L’appétit et le poids, deux marqueurs significatifs pour identifier les sujets âgés vulnérables

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude française a évalué si la vitalité des personnes âgées pouvait être évaluée en ambulatoire à partir de la perte d'appétit et de poids.
  • Ses résultats montrent des associations entre ces deux paramètres et les autres domaines de la capacité intrinsèque, définie par l’OMS pour identifier les sujets à risque de déclin et d’invalidité.
  • Les auteurs concluent en indiquant que des études menées chez des sujets « avec des déficits de capacité intrinsèque et, de préférence, un suivi longitudinal sont nécessaires pour mieux comprendre les processus biologiques spécifiques qui relient les domaines. »

Pourquoi cette étude est-elle importante ?

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé le programme ICOPE (Integrated Care for Older People) en 2017 pour prévenir l'invalidité chez les personnes âgées. Il propose de fonder la surveillance du déclin fonctionnel sur les domaines de la capacité intrinsèque (CI) de la personne âgée, c'est-à-dire l'ensemble des capacités mentales et physiques, à savoir la vitalité, la cognition, la locomotion, les capacités sensorielles (vision et audition) et l’état psychologique. Il n’y a pas de consensus concernant la manière d’objectiver la vitalité, mais l'OMS suggère d’utiliser l'appétit et la perte de poids. Dès lors, il était intéressant d’évaluer l’association existant entre perte d'appétit, perte de poids et les autres domaines de la capacité intrinsèque. L’objectif était d’évaluer s’il est possible de mieux identifier les personnes âgées à risque de développer des incapacités, afin de mettre en place des solutions adaptées.

Méthodologie

L'étude a utilisé les données de la cohorte INSPIRE ICOPE-CARE, qui visait à déployer le programme ICOPE dans une population de sujets âgés suivis en soins primaires. Elle a inclus des sujets de 60 ans et plus vivant en Occitanie. La vitalité a été évaluée à l'aide de deux questions auto-rapportées portant sur la perte d'appétit et la perte de poids, et sur les autres paramètres selon les préconisations de l’OMS.

Principaux résultats

Au total, l’étude a inclus 4.572 participants (âge moyen 76,7 ans, 62% de femmes, poids moyen 70 kg). Ils étaient 20,27% à être considérés comme ayant une altération de la vitalité, avec 14,0% présentant une perte d'appétit, 12,4% une perte de poids, 6,0% déclarant les deux simultanément.

La perte d'appétit et la perte de poids étaient associées aux autres domaines de la capacité intrinsèque : les sujets qui présentaient l’une, l’autre ou les deux atteintes simultanément étaient tous plus susceptibles de présenter une altération des autres paramètres de capacité intrinsèque que ceux qui n’en souffraient pas. L'association la plus forte concernaient ceux qui souffraient de perte d’appétit et de poids simultanément, pour lesquels le risque d’altération de la locomotion (OR 3,38 [2,88 -3,98]) et de l’état psychologique (OR 5,33 [4,53 -6,27]) était maximal.