L’adversité durant l’enfance et cancer à l'adolescence ou à l'âge adulte

  • Miriam Davis
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude de cohorte nationale menée sur 1,2 millions de personnes révèle que l’adversité durant l’enfance est associée au cancer et à la mortalité à l'adolescence et à l'âge adule avec une différence selon les sexes.
  • Les femmes ayant été exposées à une forte adversité (par rapport à une faible adversité) durant l’enfance présentent un risque plus élevé de cancer incident du sein et du col de l’utérus.
  • Les hommes exposés à une forte adversité (par rapport à une faible adversité) durant l’enfance ne présentent pas un risque plus élevé de cancers incidents, mais affichent un fardeau excédentaire de mortalité par cancer.

Pourquoi est-ce important ?

Les auteurs préconisent « des interventions de santé publique et des interventions politiques visant à réduire les facteurs sociaux sous-jacents qui sont source d’adversité durant l’enfance, en conjonction avec des services cliniques qui [...] apportent un soutien pour garantir que les groupes vulnérables obtiennent des résultats optimaux du traitement ».

Méthodologie

  • DANLIFE est une étude de cohorte populationnelle rétrospective menée à l’échelle nationale, qui a porté sur 1.281.334 personnes au Danemark nées entre 1980 et 2001 et suivies jusqu’en 2018. Elle a utilisé les registres danois sur l’adversité durant l’enfance et sur les résultats du cancer.
  • Les participants ont été classés en cinq groupes par ordre croissant d’adversité durant l’enfance : faible adversité, privation matérielle précoce, privation matérielle persistante, perte/menace de perte et forte adversité.
  • Les critères d’évaluation principaux étaient l’incidence globale du cancer, la mortalité par cancer et les cas mortels sur 5 ans à l’adolescence et au début de l’âge adulte (de 16 à 38 ans).
  • Financement : aucun.

Principaux résultats

  • La cohorte a présenté 8.229 cas de cancer incident et 662 décès par cancer.
  • Par rapport à une faible adversité, les femmes exposées à la troisième catégorie d’exposition durant l’enfance (privation matérielle persistante) présentaient un risque 10% plus faible de cancer global (rapport de risque [RR] : 0,90 ; intervalle de confiance [0,82–0,99]), en grande partie en raison d’une incidence plus faible de mélanome malin (RR corrigé [RRc] : 0,71 [0,59–0,85]) et de cancer du cerveau et du système nerveux central (RRc : 0,74 [0,58–0,94]).
  • Par rapport à une faible adversité, les femmes exposées à la catégorie la plus élevée d’adversité durant l’enfance (forte adversité) présentaient une incidence de cancer du sein 71% plus élevée (RRc : 1,71 [1,09–2,70]) et une incidence de cancer du col de l’utérus 82% plus élevée (RRc : 1,82 [1,18–2,83]) à l’adolescence et au début de l’âge adulte.
  • Les hommes exposés à des niveaux plus élevés d’adversité (par rapport à une faible adversité) ne présentaient pas d’association claire avec l’incidence du cancer, mais présentaient un fardeau disproportionné de mortalité par cancer à l’adolescence et au début de l’âge adulte.
    • Le groupe privation matérielle persistante (par rapport au groupe faible adversité) présentait une mortalité par cancer plus élevée (RR : 1,72 [1,29–2,31]), tout comme le groupe perte/menace de perte (RR : 1,56 [1,05–2,32]) et le groupe forte adversité (RR : 2,27 [1,38–3,72]).
    • Le groupe forte adversité (par rapport au groupe faible adversité) a présenté, en chiffres absolus, 4,3 décès par cancer supplémentaires pour 100.000 hommes par an.

Limites

  • La méthodologie de l’étude était rétrospective et observationnelle.