JNMG — Dépistage des IST : Pourquoi ? Qui ? Quand ?
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Pourquoi ?
- La plupart des IST (infections sexuellement transmissibles) sont peu ou pas symptomatiques (de nombreux chancres ou roséoles syphilitiques sont probablement pris pour des aphtes, des angines, des hémorroïdes, etc).
- Le dépistage des IST est un moyen de parler de santé sexuelle, que médecins et patients ont souvent du mal à aborder spontanément.
- Elles disposent le plus souvent d’un traitement efficace, même pour les infections à VIH, devenues chroniques à défaut d’être guéries. Les seules exceptions sont les condylomes à HPV, mais qui guérissent spontanément la plupart du temps, et l’herpès.
- La plupart des IST sont en phase d’accélération épidémique, même si leur prévalence est encore loin des niveaux des années 70.
- Le traitement évite la survenue de complications (ce qui cependant demande à être confirmé pour les infections à Chlamydia trachomatis), interrompt la chaine de transmission, tarit le réservoir infectieux et permet une surveillance épidémiologique.
Qui ?
Un dépistage doit être effectué chez :
- toute personne susceptible d’avoir été infectée, en particulier les partenaires sexuels ;
- dans certaines circonstances, comme une demande de contraception, une grossesse, une IVG, en cas de viol, etc
- en cas de rapport sexuel non protégé avec plusieurs partenaires ou un partenaire ayant lui-même d’autres partenaires, d’homme ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), de transgenre, d’utilisateur de produits psychoactif, de rapport avec un inconnu, de personne en situation de prostitution (PSP) et de personne migrante depuis l’Europe de l’est, l’Afrique subsaharienne ou un département français d’outre-mer.
Il faut proposer un dépistage de :
- VIH et hépatite C au moins une fois à toute personne ayant recours au système de soin si elle n’a jamais été dépistée ou l’ignore ;
- syphilis chez les HSH, les PSP, en cas de multipartenariat, d’IST autre, de premier dépistage du couple avant arrêt du préservatif, de situation à risque (incarcération, viol), de provenance d’un pays à risque ;
- Chlamydia trachomatis à toutes les femmes sexuellement actives de moins de 25 et tous les hommes de moins de 30 ans ; le renouveler en cas de changement de partenaire ou de multipartenariat quel que soit l’âge ;
- Neisseria gonorrheae chez les HSH, tous les 3 mois, et en cas de circonstances à risque ;
- HPV oncogènes chez les femmes de 25 à 65 ans (dépistage organisé par l’Assurance maladie) ; il n’y a aucun intérêt à dépister les HPV non oncogènes.
Les prescriptions de sérologies Chlamydia, herpès et gonocoque sont à proscrire.
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