JNMG 2020 : dysfonction thyroïdienne et ménopause, les précautions à prendre
- Vincent Richeux
- Nathalie Barrès
- Actualités Congrès
Paris, France -- La ménopause et le traitement hormonal substitutif (THM) peuvent avoir un impact sur les niveaux d’hormones thyroïdiennes. Dès lors, quelles précautions prendre, notamment en présence d’une anomalie de la fonction thyroïdienne ?
Au cours d’une intervention aux Journées nationales de médecine générale (JNMG 2020), le Dr Emmanuelle Sabbagh (hôpital Cochin, AP-HP, Paris) a rappelé les pratiques à respecter [1].
Pour vérifier les répercussions des changements hormonaux sur la thyroïde, « un dosage de la TSH (thyréostimuline) est recommandé à la ménopause, puis six semaines après l’introduction d’un THM, surtout en cas de prise d’hormone thyroïdienne », a indiqué la gynécologue-obstétricienne, au cours de sa présentation.
La TSH est sécrétée par l’hypophyse pour stimuler la production des hormones T3 et T4 par la thyroïde. Une TSH élevée (> 4 mUI/L) caractérise une hypothyroïdie, qui est dite avérée lorsque le niveau de T4 libre est faible. Elle s’accompagne alors de signes cliniques. Si la T4 libre est dans les valeurs normales, on parle d’hypothyroïdie frustre.
À l’inverse, une TSH basse (<0,03 mUI/L) est révélatrice d’une hyperthyroïdie, qui est avérée en cas de taux de T4 libre élevé ou frustre en l’absence d’anomalie dans les concentrations en T4 libre.
Par les modifications physiologiques qu’elle engendre, la ménopause induit une diminution des hormones thyroïdiennes, a indiqué le Dr Sabbagh. Toutefois, « l’âge semble avoir davantage d’effet sur la thyroïde que la ménopause ». En effet, le niveau moyen de TSH augmente avec l’âge, surtout chez les femmes.
Conséquence : chez les femmes ménopausées, la prévalence des anomalies de TSH avec signes cliniques (hypo ou hyperthyroïdie) est évaluée à 2,4%, avec une majorité d’hypothyroïdie. Lors de la ménopause, la thyroïde serait moins réactive au rétrocontrôle par la TSH, ce qui favoriserait les formes avérées. Les formes frustres représentent toutefois 23% des cas.
En cas d’anomalie de la fonction thyroïdienne pendant la ménopause, certains signes cliniques associés à l’hypothyroïdie (frilosité, troubles de l’humeur et du sommeil, perte de cheveux, prise de poids, crampes) ou à l’hyperthyroïdie (sueurs, bouffées de chaleur, troubles de l’humeur et du sommeil) peuvent être confondus avec ceux du syndrome climatérique.
« Le risque est de passer à côté d’une dysthyroïdie chez une femme ménopausée », a souligné la praticienne. Or, une TSH basse (hyperthyroïdie) semble accroitre le risque d’ostéoporose, déjà élevé chez les femmes ménopausées, tandis qu’une hypothyroïdie associée à une TSH> 10 mUI/L augmente le risque cardiovasculaire [2],
Lire la suite de l'article sur le site Medscape.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé