JFN 2021 – Micronutriments et COVID-19 : que retenir ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Congrès
En pleine période de pandémie à SARS-CoV-2, plusieurs sessions des Journées Francophones de Nutrition (JFN) à Lille ont été dédiées à la nutrition et à l’immunité. Certains micronutriments interviennent en effet sur l’immunité, l’inflammation et le stress oxydant.
Muriel Bost et François Parant ont présenté jeudi 11 novembre aux JFN les résultats de l’étude observationnelle, monocentrique MicroCovAging qui a évalué le statut en micronutriments de sujets COVID-19, âgés de plus de 50 ans ainsi que la corrélation de celui-ci avec la gravité de la pathologie. Cette étude a été menée aux Hospices Civils de Lyon durant la première vague de la pandémie (du 1er mars au 30 juin 2020).
Au total, les données de 229 patients ont pu être analysées (âge médian 77,5 ans, 57% d’hommes). Ces patients vivaient pour 76% d’entre eux à domicile. Parmi les sujets, 46% ont eu une forme grave définie par le recours à une intubation, à une oxygénation > 5L/min ou par le décès en lien avec l’infection par SARS-Cov-2.
Les résultats des analyses menées ont mis en évidence :
- Une diminution de la zincémie, et du sélénium sanguin chez les plus de 80 ans. Les patients ayant développé une forme grave ou qui sont décédés de la COVID-19 avaient des valeurs sanguines en zinc et sélénium significativement plus basses que ceux qui avaient développé une forme modérée. D’autres données ont mis en évidence une corrélation inverse entre les valeurs sériques de zinc ou de sélénium et le marqueur de l’inflammation qu’est la CRP.
- En revanche, aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre les valeurs de cuivre sérique et l’âge ou la sévérité de la maladie. La concentration en cuivre était corrélée à une augmentation de la CRP, ce qui est un constat habituel.
- Concernant les vitamines, les concentrations en vitamine A diminuaient significativement à partir de 70 ans, et elles étaient significativement inférieures chez les patients décédés de la COVID-19 par rapport à ceux qui avaient eu une forme modérée. Une corrélation inverse a été mise en évidence entre la vitamine A et l’inflammation (mesurée via le taux de CRP).
- Les valeurs sanguines en bêtacarotène étaient légèrement supérieures chez les sujets de plus de 70 ans, sans que les chercheurs n’aient d’explications à cette observation. Par contre, une relation assez forte a été retrouvée entre la diminution des taux de bêtacarotène et la sévérité de la COVID-19.
- Les taux de vitamine E ont diminué chez les 80 ans et plus, et une corrélation entre faibles taux de vitamine E et décès lié à la COVID-19 a également été retrouvée. Une relation inverse entre les taux de vitamine E et les taux de CRP a été mise en évidence, avec cependant une association moins forte que les précédentes.
- Les taux de vitamine D étaient nettement plus élevés chez les 80 ans et plus, laissant supposer une supplémentation préalable de ces sujets. Aucune relation entre taux de vitamine D, gravité de la maladie ou taux de CRP n’a été retrouvée.
- Quel que soit l’âge, de nombreux patients avaient des taux d’albumine bas. Et une association assez forte a été retrouvée entre la concentration en albumine et la sévérité de la maladie, avec une corrélation inverse également assez marquée entre concentration en albumine et CRP.
Ce travail ne permet cependant pas de conclure à un lien de causalité entre les niveaux en micronutriments et vitamines et la sévérité de la COVID-19.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé