ITK de nouvelle génération en première ligne dans la LMC

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

Des chercheurs ont souhaité savoir si les résultats bénéfiques obtenus avec les inhibiteurs de tyrosine kinase de nouvelle génération (ITK-NG) par rapport à un traitement par imatinib (IM) dans plusieurs essais randomisés chez des patients atteints de leucémie myéloïde chronique se retrouvaient également dans la vraie vie. Les résultats de cette étude menée avec des méthodes statistiques robustes montrent que les patients traités par ITK-NG en première ligne de traitement sont plus susceptibles d’atteindre une réponse moléculaire majeure (RMM) que ceux traités par IM en première ligne. Ces résultats sont cohérents avec ceux des essais cliniques, mais ne permettent pas de conclure à une supériorité des ITK-NG sur l’IM.

Méthodologie

Les patients issus de 3 registres français de patients souffrant d’hémopathies malignes et atteints spécifiquement de leucémie myéloide chronique diagnostiquée entre 2006 et 2016 ont été inclus. La réponse moléculaire majeure (RMM) définie selon les critères de l’ELN 2013 a été évaluée lorsque les valeurs de bcr-abl/abl étaient mentionnées dans les dossiers.

Pourquoi ces résultats sont-ils intéressants ?

La mise à disposition des inhibiteurs de tyrosine kinase a révolutionné la prise en charge de la leucémie myéloïde chronique (LMC), avec un impact important sur les taux de survie à 5 ans, qui sont passés de 49% en 1989-1993 à 83% en 2005-2010. De nombreux essais cliniques ont mis en évidence une réponse plus rapide et plus importante avec les ITK de nouvelle génération – c’est-à-dire le dasatinib, le nilotinib, le bosutinib ou le ponatinib par rapport à l’imatinib.

Principaux résultats

Au total, 507 patients atteints de LMC ont reçu un ITK en première intention, 22% ont été inclus dans un essai clinique. L’âge médian au diagnostic était de 61,7 ans et 56% des individus étaient des hommes. La durée moyenne du suivi après initiation d’un traitement par ITK-NG était de 5,1 ans. Sur la cohorte de suivi, 76% des patients ont reçu de l’imatinib, 18% un ITK-NG, 5% du dasatinib, 3 du bosutinib et 2 du ponatinib. Les patients sous ITK-NG étaient globalement plus jeunes, présentaient un meilleur Performance status et avaient moins de comorbidités que les patients sous IM. 

Après ajustement, les patients qui avaient reçu un ITK de nouvelle génération étaient significativement plus susceptibles d’obtenir une réponse moléculaire majeure (RMM), au cours du traitement de première ligne que les patients sous imatinib (HR 1,88 [1,35-2,61]).

À la fin du suivi, 212 patients étaient toujours sous traitement de première ligne (46 sont décédés), 203 ont reçu une seconde ligne de traitement (parmi eux, 43 sont décédés plus tard) et 20 ont arrêté leur traitement (16 sont décédés par la suite).