Les troubles dépressifs (TD), anxieux (TA), obsessionnels compulsifs (TOC) et les états de stress post-traumatique (ESPT) sont fréquents chez les enfants et adolescents. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et des inhibiteurs mixtes de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA) interviennent en première ligne de traitement chez l’adulte, mais leur place reste débattue chez l’enfant en raison de risques accrus d’effets indésirables comme les tentatives de suicide, les pensées suicidaires ou les comportements hostiles. jusqu’ici, Peu d’études ont analysé le bénéfice/risque de ces molécules en population pédiatrique. Afin d’actualiser les données sur la question, Une équipe américaine a effectué une méta-analyse des essais ayant évalué l’efficacité et la sécurité des ISRS et des IRSNA dans le traitement de ces différents troubles psychiatriques chez les enfants et adolescents.
Méthode
Tous les essais ayant évalué les ISRS et les IRSNA contre placebo dans le traitement des TD, TA, TOC et EPST chez les moins de 18 ans, ont été recherchés dans différentes bases de données. Les différences moyennes standardisées étaient utilisées pour calculer l’effet de taille (Hedge, g). Et le risque relatif d’effets indésirables était évalué dans le cadre d’un modèle à effets aléatoires.
Résultats
- 36 essais randomisés en double aveugle ont été jugés éligibles pour la méta-analyse. Ils représentaient 6.778 participants (51,4% de filles, âge moyen de 12,9 ans).
- 17 études concernaient les TD, 10 les TA, 8 les TOC et 1 l’EPST.
- Les ISRS et les IRSNA se sont montrés plus efficaces que le placebo sur l’ensemble des troubles psychiatriques investigués, mais avec une taille d’effet relativement modeste : g=0,32 [IC95% 0,25-0,40] (p<0,001).
- L’efficacité des ISRS et des IRSNA variait considérablement selon les troubles considérés. Ainsi, la taille de l’effet observé entre intervention et placebo était du même ordre de grandeur pour les TA (g=0,56 [IC95% 0,40-0,72], p<0,001) et pour les TOC (g=0,39 [IC95% 0,25-0,54], p<0,001) (différence non significative).
- Mais l’effet observé sur les TA et les TOC était significativement plus important que celui observé sur les TD (g=0,20, [IC95% 0,13-0,27] (p<0,001). Et cette différence était principalement liée à une réponse au placebo plus importante chez les patients souffrant de TD (g=1,57) que chez ceux souffrant de TA (g=1,03).
- Les patients souffrant de TOC montraient une réponse moins importante aux ISRS et aux IRSNA ainsi qu’au placebo TOC (g=0,63) en comparaison des patients souffrant de troubles anxieux ou dépressifs.
- Les patients qui recevaient un antidépresseur rapportaient un risque relatif d’effets indésirables (EI) liés au traitement (tentatives de suicide, idéations suicidaires) significativement plus élevé que ceux sous placebo : 1,07 à 1,49 selon les méthodes de reporting des EI.
- Le risque d’événement indésirable grave (RR=1,76, p<0,001) et les arrêts de traitement liés aux effets indésirables (RR=1,79, p<0,001) étaient également plus importants.
Limitations
- Les variations d’âge moyen et de distribution des âges entre les différentes études ont pu impacter les résultats car il a été décrit que les réponses aux ISRS et aux IRSNA sont moins importantes chez l’enfant que chez l’adolescent.
À retenir
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