IRC : une relation en U inversé entre sommeil et qualité de vie

  • Sung SA & al.
  • Clin J Am Soc Nephrol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Selon une étude transversale de cohorte conduite chez 1.910 patients insuffisants rénaux non dialysés, ceux qui dormaient 7 heures par nuit étaient ceux qui présentaient la meilleure qualité de vie. Ceux qui dormaient peu (<5 h/nuit) ou qui étaient de gros dormeurs (>9 h/j) avaient respectivement un odds ratio associé à une faible composante physique de la qualité de vie de 3,23 et 2,80, et un odds ratio associé à une faible composante mentale de la qualité de vie et 2,37 et 2,08. L’association entre la durée de sommeil auto-déclarée et la qualité de vie (questionnaire SF-36) suivait une courbe en U inversée.
  • Selon les auteurs, les mécanismes sous-jacents pouvant expliquer ce constat sont d’une part, les troubles liés aux modifications neuroendocriniennes liées à une courte durée de sommeil et, d’autre part, la co-existence probable de troubles chroniques comme la dénutrition ou la sarcopénie.

Pourquoi est-ce important ?

On sait qu’une courte durée de sommeil a un impact sur la qualité de vie et le risque cardiométabolique mais peu d’études se sont intéressées à la qualité du sommeil des insuffisants rénaux non dialysés. Cette étude proposait d’évaluer la relation entre sommeil et qualité de vie dans une cohorte de sujets prédialysés.

Principaux résultats

  • Au total, 1.910 adultes ont complété le questionnaire SF-36 et le questionnaire sur le sommeil (âge moyen : 52 ans, 62% d’hommes). Le DFGe moyen était de 53 ml/min/1,73 m². Parmi les participants, 33% étaient diabétiques et 11% présentaient une maladie cardiovasculaire.
  • La durée moyenne de sommeil était de 6,9 heures par nuit. Au total, 11% des sujets étaient de petits dormeurs (≤5 h/nuit) et 7% étaient des gros dormeurs (≥ 9h/nuit).
  • La proportion de personnes dormant ≥ 9h/nuit était plus élevée parmi les sujets ayant un faible DFGe, alors qu’aucune distinction de cet ordre n’était retrouvée chez ceux dormant ≤5 h/nuit.
  • Ceux qui dormaient 7 heures par nuit présentaient les scores les plus élevés de SF-36 sur les composantes physiques et mentales (respectivement 76 et 72 sur 100). Les petits et gros dormeurs représentaient respectivement 27 et 32% de ceux présentant une faible composante physique de qualité de vie et 25 et 30% de ceux présentant une faible composante mentale de qualité de vie.
  • La durée du sommeil a montré une relation en U inversée. Ceux qui dormaient <5 h/nuit avaient un odds ratio associé à une faible composante physique ou mentale de la qualité de vie de 3,23 et et 2,37 respectivement, tandis que ceux qui dormaient >9 h/nuit avaient des odds ratio correspondant de 2,80 et 2,08.

Méthodologie

L'étude a été conduite à partir des données de la cohorte coréenne KNOW-CKD ayant regroupé des sujets adultes insuffisants rénaux. La durée du sommeil a été évaluée à partir d’une question suivante (« Au cours du dernier mois, combien d'heures de sommeil réel avez-vous par jour ? Cela peut être différent du nombre d'heures que vous passez au lit. »). La qualité de vie était mesurée à partir du questionnaire (KDQOL-SF) puis les réponses ont été transformées en scores équivalents SF-36 (score de 0 à 100, une valeur élevée indiquant une meilleure qualité de vie).

Limitations

Étude transversale ne permettant pas de démontrer un lien de causalité ni d’écarter des facteurs potentiels de confusion.