Insuffisance surrénalienne : bientôt un test à faire à la maison ?

  • Nathalie Barrés
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Un test salivaire de mesure de la cortisone le matin au réveil, pouvant être réalisé à domicile, a montré une précision similaire à celle du test standard de stimulation à l’adrénocorticotrophine (ACTH) pour diagnostiquer une insuffisance surrénalienne.
  •  « Ce test permet d’établir un diagnostic précis chez 70% des personnes présentant une insuffisance surrénalienne » évoquent les auteurs. Ils n’hésitent pas à souligner que ce test salivaire reflète directement les taux sériques de cortisol et pourrait de fait supplanter le test de stimulation à l’ACTH.

Pourquoi est-ce important ?

L’insuffisance surrénalienne ou le déficit en cortisol est une situation qui peut engager le pronostic vital d’un individu. La prise de corticoïdes ou d’opiacés ou à la survenue de maladies infectieuses peut exposer au risque d’insuffisance surrénalienne. Le dosage du cortisol basal dans le sang à 8h, après stimulation à l’ACTH est encore aujourd’hui le test de référence pour diagnostiquer un trouble de la fonction surrénalienne. Il nécessite cependant une consultation et un prélèvement sanguin. Le test de cortisone salivaire permet de simplifier la procédure en reflétant le cortisol sérique libre. Le prélèvement fait à domicile est ensuite envoyé au laboratoire pour être analysé.

Méthodologie

Cette étude prospective a été réalisée chez des patients ayant un risque important d’insuffisance surrénalienne. Après avoir effectué un prélèvement salivaire au réveil, à domicile, les patients se sont ensuite rendus dans un établissement de soin pour effectuer un test de stimulation à l’ACTH. Cette étude évalue l’efficacité du test salivaire versus le test standard pour diagnostiquer une insuffisance surrénalienne.

Principaux résultats

Deux cents vingt patients ont été recrutés pour cette étude. L’âge moyen de la population était de 55,1 ans et 49% étaient des femmes. Sur l’ensemble de la population la prévalence de l’insuffisance surrénalienne mesurée par le test de stimulation à l’ACTH était de 44%. Cinq pourcents des échantillons salivaires ont été contaminés par des résidus d’hydrocortisone orale administrée le jour précédent et ont été exclus des analyses.

L’aire sous la courbe correspondant à l’usage de la mesure de la cortisone salivaire au réveil comme facteur prédictif de l’insuffisance surrénalienne était de 0,95 [0,92-0,97].

La valeur prédictive négative était de 96% et la valeur prédictive positive de 95% pour des seuils de sensibilité et de spécificité d’au moins 95%.

Chez 70% des individus, les données fournies par le dosage de la cortisone salivaire au réveil et la stimulation de l’ACTH étaient similaires.

L’immense majorité des patients (83%) ont montré une nette préférence pour le test salivaire.

Une analyse univariée n’a pas montré d’influence de l’âge, du sexe, de l’indice de masse corporelle, du statut tabagique ou de la consommation d’alcool sur les résultats au test salivaire. Des analyses multivariées ont montré que l’utilisation de corticoïdes oraux avait un impact sur le résultat au test salivaire alors que les corticoïdes inhalés, topiques ou nasaux n’en avaient pas.