Insuffisance cardiaque : quels mécanismes derrière le bénéfice de l’empagliflozine ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Selon l’étude EMPA-VISION, il n’y pas de différence concernant l’évolution du bilan énergétique myocardique au repos ou après stress à la dobutamine, mesuré à partir du rapport phosphocréatine/ATP, après 12 semaines d’empagliflozine versus placebo, chez les patients en insuffisance cardiaque avec ou sans fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) préservée. Par ailleurs, le dosage de 19 métabolites sériques liés au métabolisme énergétique du myocarde ne montre aucune évolution significative.
Ainsi, le bénéfice clinique de l’empagliflozine qui est décrit par ailleurs sur le pronostic de l’insuffisance cardiaque (IC) ne semble pas reposer sur les hypothèses qui suggèrent une amélioration du métabolisme énergétique des cardiomyocytes sous inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (iSGLT2).
Pourquoi est-ce important ?
Les iSGLT2 constitue un traitement de référence dans l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite (ICFEr, FEVG≥50%) ou préservée (ICFEp), mais le mécanisme sous-jacent n’est pas clairement identifié. L’effet du traitement sur la pression artérielle ne pouvant expliquer à lui seul l'amélioration du pronostic cardiaque, l'identification des autres mécanismes est à l'étude. L’hypothèse a été posée que la baisse de l’utilisation du glucose et l'augmentation parallèle de la mobilisation des lipides conduit à une hypercétonémie modérée conduisant l'utilisation préférentielle du bêta-hydroxybutyrate par le cœur et, de fait une amélioration du fonctionnement des cardiomyocytes. Cette étude prospective, randomisée en double aveugle visait à vérifier les bases de cette hypothèse d’épargne énergétique en étudiant le métabolisme cardiaque.
Méthodologie
EMPA-VISION comprenait 2 cohortes de patients respectivement ICFEr et ICFEp dont la sévérité était comprise entre les classes II-IV de la NYHA. Les patients ont été randomisés entre l'empagliflozine 10mg et le placebo pendant 12 semaines. Dans le cadre de cette étude, plusieurs mesures exploratoires ont été définies et évaluées au cours de l’étude, et une spectrométrie de masse a été menée autour de 19 métabolites. Le métabolisme énergétique au repos et après épreuve de stress à la dobutamine, et le rapport phosphocréatine/ATP ont notamment été mesurés, ainsi que des biomarqueurs sanguins relatifs aux effets du médicament sur le métabolisme ou sur l'activation neurohormonale.
Principaux résultats
Un total de 72 patients a été recruté, répartis également entre les deux cohortes ICFEr et ICFE, et entre l’empagliflozine et le placebo (âge moyen 64-72 ans, 50-68,4% d’hommes, NYHA classe II pour 70,6 à 94,7%).
Après 12 semaines, aucune différence significative n'a été observée concernant le rapport phosphocréatine/ATP au repos dans les deux cohortes, entre ceux sous empagliflozine et ceux sous placebo. De même, aucune différence significative des mesures n’a été observée après épreuve de stress sous dobutamine.
Aucune différence entre les bras empagliflozine et placebo n’a été observée par ailleurs concernant le dosage des triglycérides du myocarde en spectroscopie par résonance magnétique.
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