Influence du tabac sur l’architecture du sommeil : une méta-analyse répond
- Catoire S & al.
- Sleep Med Rev
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
A retenir
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Le tabac perturbe l’architecture habituelle du sommeil avec notamment un sommeil profond réduit, au profit des phases N1, N2 et d’une fréquence plus élevée de réveils nocturnes. Cependant, la seule évaluation de l’impact objectivé par le patient (Index de Qualité du Sommeil de Pittsburgh) n’a pas montré de différence objective. Aussi, les auteurs posent l’hypothèse que les troubles du sommeil liés au tabac peuvent s’installer de façon insidieuse, sans que les fumeurs soient aptes à les identifier.
Les effets délétères du tabagisme sur le sommeil ont déjà été décrits et plusieurs revues ont bien établi ses conséquences sur le temps d’endormissement, la qualité ou le temps du sommeil, probablement médiés par l’activation nicotinique des récepteurs cholinergiques. Cependant, aucune n’a jusqu’à présent quantifié précisément l’ampleur de ces changements. Une revue et méta-analyse réalisée par une équipe française, vient d’être publiée par Sleep Medicine Reviews.
Méthodologie
Cette étude a été menée à partir de la littérature anglophone parue jusqu’en juillet 2020. Ainsi, parmi les 752 études, ont été identifiés 14 études ayant conduit des mesures objectives du sommeil chez des adultes de 18-70 ans qui étaient fumeurs réguliers, comparés à des non-fumeurs, parmi lesquelles 10 ont pu être utilisées dans la méta-analyse quantitative.
Principaux résultats
Grâce aux études identifiées, les données d’actigraphie de 1.633 patients ont été compilées, ainsi que celles de 3.109 participants concernant le test PSQI.
Par rapport aux non-fumeurs, le tabac conduisait à une forte augmentation des réveils nocturnes (différence moyenne standardisée ou DMS 6,37 [2,48-10,26]) et, dans une moindre mesure celle de la durée en stade N1 (endormissement, DMS 0,65 [0,22 à 1,07]) et N2 (DMS 1,45 [0,26 à 2,63). La durée du sommeil profond était, elle, significativement diminuée (-2,00 [-3,30 à -0,70]).
En revanche, il n’existait pas de différence significative sur les autres paramètres tels que le délai d’endormissement, la durée du sommeil paradoxal, l’indice d’apnée/hypopnée ou celui index des mouvements périodiques des jambes.
Les analyses de sensibilité menées dans les différentes populations n’ont pas montré de résultats significatifs.
Enfin, seules les données relatives au score de qualité de sommeil de Pittsburgh (PSQI]) ont pu faire l’objet d’une méta-analyse et ont conduit à observer une différence non significative entre les deux groupes.
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