Infirmité motrice cérébrale : un nouvel outil prédit le diagnostic chez les nourrissons nés à terme

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Un outil facile à utiliser qui intègre 12 facteurs liés à la grossesse, à l’accouchement et au nouveau-né a permis d’identifier de façon satisfaisante les nourrissons nés à terme qui ont finalement reçu un diagnostic d’infirmité motrice cérébrale (IMC).

Pourquoi est-ce important ?

  • Les études se sont souvent concentrées sur les nourrissons à haut risque, mais de nombreux nourrissons affectés ne présentent pas de facteurs de risque tels qu’une prématurité et un accouchement difficile.
  • Une intervention précoce pour l’IMC peut améliorer les résultats mais sa reconnaissance et son diagnostic sont parfois retardés.

Méthodologie

  • Une étude cas-témoins canadienne a porté sur 1 265 enfants atteints d’IMC et 1 985 enfants sans IMC, tous nés à 37 semaines de gestation ou plus tard (âge gestationnel médian : 39 semaines).
  • Critère d’évaluation principal : la performance de l’outil dans la prédiction d’un diagnostic d’IMC.
  • Financement : NeuroDevNet ; autres.

Principaux résultats

  • L’outil utilise 12 facteurs : la consommation de tabac chez la mère, la consommation de drogues, la présence d’un diabète, la présence d’une prééclampsie, la présence d’une chorioamniotite, la rupture prolongée des membranes, le nombre de grossesses, le nombre de fausses couches, le sexe du nourrisson, l’indice d’Apgar à 5 minutes, le poids de naissance et l’âge gestationnel en semaines.
  • Il a permis de classer correctement 75 % des nourrissons selon qu’ils avaient reçu ou non un diagnostic d’IMC, avec une sensibilité de 56 %, une spécificité de 82 % et une statistique C de 0,74.
  • Les investigateurs proposent qu’une probabilité d’IMC prédite par l’outil supérieure à 0,3 soit utilisée pour le dépistage ; à ce seuil, la sensibilité est de 65 % et la spécificité est de 71 %.
  • Par rapport à la présence d’une encéphalopathie néonatale, l’outil a permis d’identifier 2,4 fois plus de nourrissons atteints d’IMC (65,0 % contre 27,5 %).
  • Les investigateurs fournissent l’outil sous la forme d’un fichier Excel.

Commentaire d’expert

  • Dans un éditorial, Toohey Monica, titulaire d’une licence en sciences appliquées (physiothérapie), et ses collègues, de l’Université de Sydney (University of Sydney), en Australie, ont écrit : « L’outil semble être rentable et utilisable par des cliniciens en charge des soins en médecine générale qui sont très occupés, car il utilise un profil de risque élaboré à partir d’informations recueillies au cours des soins cliniques de routine, qui peut être rapidement calculé dans la feuille Excel fournie par les auteurs. Une probabilité supérieure au risque d’IMC de référence devrait inciter le clinicien en charge des soins de médecine générale à entreprendre d’autres évaluations à l’aide d’outils plus spécifiques à mesure que la probabilité de risque augmente. La suggestion des auteurs de procéder à une évaluation plus poussée à l’aide de l’examen neurologique des nourrissons de Hammersmith (Hammersmith Infant Neurological Examination) est logique... ».

Limites

  • La part importante de nourrissons atteints d’IMC a conduit à un effet de plafonnement aux probabilités les plus élevées.
  • Les nourrissons sans IMC différaient quelque peu de la population générale.
  • Un biais de rappel pourrait avoir conduit à un meilleur rappel des facteurs de risque de la part des parents pour le groupe de l’IMC.