Infection urogénitale à Chlamydia trachomatis : azithromycine ou doxycycline ?

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À retenir

Une étude ayant comparé l’efficacité de 6 semaines de traitement par azithromycine ou doxycycline chez des femmes en âge de procréer, atteintes d’infection urogénitale à Chlamydia trachomatis (C. trachomatis), a montré que le microbiote vaginal de la plupart des femmes reste à haut risque d’infection vaginale.

Pourquoi est-ce important ?

Le microbiote vaginal est considéré comme l’élément fondamental de la santé vaginale. Cinq grands sous-types d’états communautaires vaginales ont été observés (encore appelée Community State Types ou CST) chez les femmes en âge de procréer, dont quatre qui sont dominés par Lactobacillus spp et un cinquième déficient en Lactobacillus spp. Les dysbioses vaginales dominées par des Lactobacillus sont associées aux infections à C. trachomatis même après ajustement sur l’activité sexuelle. Ainsi, Lactobacillus spp prédisposerait aux infections à C. trachomatis. Par ailleurs, un traitement antibiotique d’une infection à C. trachomatis peut conduire à une dysbiose qui favoriserait la réinfection à C. trachomatis ou à d’autres infections génitales. Les traitements par azithromycine ou doxycycline ont tous deux montré une efficacité>95% sur les infections urogénitales à C. trachomatis. Cependant, l’effet de l’usage des antibiotiques sur les microbiotes est encore peu étudié. 

Méthodologie

Cette étude a comparé l’efficacité de l’azithromycine (1 g en dose unique ; n=135) à celle de la doxycycline (100 mg, deux fois par jours durant 7 jours ; n=149) sur le microbiote vaginal d’une cohorte de femmes atteintes d’infection urogénitale à C. trachomatis. Les femmes ont été randomisées dans l’un ou l’autre des groupes et des prélèvements ont été réalisés au début de l’étude, puis 6 semaines après le début du traitement. Le microbiote vaginal a été caractérisé par séquençage du gène de l’ARNr 16S.

Principaux résultats

Les femmes incluses étaient âgées de 22 ans (valeur médiane), 78% n’avaient pas d’antécédents connus d’infections sexuellement transmissibles (IST). Les femmes des deux groupes étaient similaires en ce qui concerne les caractéristiques démographiques, les antécédents d’IST et les comportements sexuels. En revanche, les femmes traitées par azithromycine avaient tendance à avoir plus de symptômes urogénitaux que les autres (59% versus 46%, p=0,033). Au total, 109 phénotypes ont été identifiés dans l’ensemble de la population. Le microbiote vaginal était similaire entre les deux groupes, excepté pour Escherichia coli qui était significativement plus fréquente et abondante dans le groupe traité par azithromycine. L’indice de Shannon (indicateur de l’alpha diversité du microbiote) n’était pas significativement différent entre les deux groupes.

Au début de l’étude, 75% des femmes avaient un microbiote vaginal associé à un haut risque d’infection (CST-III ou CST-IV), sans différence significative de distribution des CST entre les groupes. 

La diversité ne variait pas significativement entre les 2 groupes six semaines après le début du traitement. À la fin du traitement, 76% des femmes étaient toujours CST-II ou CST-IV. Parmi elles, 11,1% du groupe azithromycine et 10,7% du groupe doxycycline étaient positives à C. trachomatis (soit en raison d’un échec du traitement, soit d’une réinfection). La positivité à C. trachomatis n’était pas associée au CST après 6 semaines de traitement (p=0,325).