Infection à VRS : vigilance face à la modification de l’épidémie par celle du COVID-19
- Casalegno JS & al.
- Euro Surveill
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
Les données relatives à la surveillance hivernale de la bronchiolite sur 2020-2021 en France métropolitaine montrent que le nombre de cas a été nettement inférieur à celui observé au cours de la saison précédente. Ces données, positives à court terme, invitent toutefois à la vigilance : du fait de la
Un décalage épidémique de plus de trois mois
Courant août, Santé Publique France a en effet publié le bilan de l’infection à VRS pour l’hiver 2020-2021 chez les moins de 2 ans : si la durée de l’épidémie a été de 15 semaines, comme les années précédentes, elle a débuté avec environ 13 semaines de retard, son pic coïncidant globalement à l’habituelle fin de période épidémique. Au total, le nombre de passages aux urgences pour bronchiolite dans cette population pédiatrique a été de près de 34.000 contre plus de 56.000 l’année précédente, et les hospitalisations en découlant ont été d’environ 13.000 contre environ 20.000 auparavant. Les chiffres d’intervention spécifique de SOS médecins et de prélèvements positifs étaient aussi en baisse.
Parallèlement, une équipe lyonnaise (lien) a conduit une analyse de l’ensemble des infections à VRS issues des données de laboratoire des hôpitaux universitaires de Lyon et de Saint-Étienne entre 2018 et 2021. Leurs résultats confirment la baisse du nombre de cas et le décalage temporel de l’épidémie : dans cette région, le nombre de cas a été diminué d’un facteur 2,2 par rapport aux années précédentes. De plus, la distribution des cas sur la pyramide d’âge était différente de celle rapportée classiquement, avec une proportion des cas chez les 3 mois à 1 an supérieure à celle habituellement observée, tandis que celle des plus de 65 ans était abaissée. Par ailleurs, le risque relatif d'incidence des cas sévères était respectivement 1,5 et 2 fois plus faible chez les moins de 1 an et les moins de 3 mois par rapport aux années précédentes, mais était stable entre 3 mois et 1 an.
Vigilance
Les deux études concluent à la vigilance : « Une épidémie de plus grande ampleur que celle observée chaque année est possible l’an prochain du fait de la moindre stimulation immunitaire induite par la faible circulation du virus cet hiver, dans un contexte de levée des mesures barrières. Un tel phénomène a été observé en Australie qui a rapporté cet automne une épidémie d’intensité inhabituelle » statue Santé Publique France. L’équipe lyonnaise complète en soulignant qu’en Australie, le début de l'épidémie de COVID-19 et des mesures connexes a coïncidé avec le début habituel de l'épidémie saisonnière de VRS, ce qui a entraîné une absence d'activité du VRS suivie d’une résurgence marquée et inhabituelle de l'activité du VRS durant la saison estivale avec in fine un nombre de cas dépassant le pic saisonnier habituel. Cette évolution a été corrélée à une augmentation de l’âge médian des cas. L’arrivée de l’automne puis de l’hiver, associée à un possible relâchement des mesures barrières, pourrait conduire à des observations similaires sur le territoire dans les tous prochains mois…
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