Inciter vos patients atteints de lupus érythémateux disséminé à pratiquer une activité physique

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Les données de la littérature soulignent que trop peu de patients atteints de lupus érythémateux disséminé (LED) pratiquent une activité physique en accord avec le niveau recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
  • Et pourtant, chez les patients ayant un LED stable, les programmes d’entraînement en aérobie et en résistance apportent des bénéfices significatifs et sont très bien tolérés.
  • Cette revue systématique de la littérature pourrait conduire à des recommandations spécifiques concernant l’activité physique chez les patients atteints de LED.

Pourquoi est-ce important ?

Entre 6,5 et 85/100.000 individus seraient concernés en Europe par le LED. Plusieurs raisons viennent conforter l’intérêt de la pratique d’une activité physique :

  • Deux tiers des patients atteints de LED expriment le fait de ressentir une fatigue significative et un tiers une fatigue sévère.
  • Les patients atteints de LED ont un risque cardiovasculaire augmenté par rapport à la population générale, en partie du fait d’une incidence plus importante de syndrome métabolique et du recours à la corticothérapie pour contenir l’activité de la maladie.
  • Les sujets atteints de LED et sédentaires ont notamment une pression artérielle systolique augmentée, et des taux de marqueurs inflammatoires supérieurs aux patients atteints de LED physiquement actifs.

Méthodologie

Les données présentées ici sont issues d’une revue systématique de la littérature menée sur les études publiées jusqu’en mars 2022. L’objectif était d’identifier les preuves disponibles à ce jour sur les avantages et les inconvénients de l’activité physique chez les patients souffrant de LED.

Principaux résultats

Un total de 40 articles publiés entre 1989 et 2022 ont été retenus et inclus dans les analyses, soit 2.291 patients atteints de LED. Treize concernaient des études randomisées et contrôlées, 9 des essais non randomisés, 18 des études transversales.

Selon les analyses menées, les patients atteints de LED seraient entre 11% et 29,8% à pratiquer une activité physique correspondant aux niveaux recommandés par l’OMS. Pour rappel, l’OMS préconise de pratiquer 150 à 300 min d’activité physique modérée ou 75 à 150 minutes d’activité physique intense par semaine. Les principales raisons évoquées pour le faible engagement dans une activité physique de la part des patients souffrant de LED sont une mauvaise condition physique (65%), suivie de la présence de douleurs (41%) et de fatigue (8%).

La faible condition physique des patients souffrant de LED est objectivée dans la littérature par une VO2maxentre 18,8 et 25,78 ml/kg/min. Cependant, la VO2max d’un patient ayant un LED et étant actif est supérieure à celui qui ne l’est pas : 35,5 ml/kg/min versus 27,9 ml/kg/min.

Les données de la littérature soulignent que les programmes d’activité physique en aérobie apportent pourtant des bénéfices significatifs sur les capacités respiratoires globales de l’individu et le risque cardiovasculaire. Les programmes d’entraînement en résistance améliorent, eux, la force et la fonctionnalité des patients.

La fatigue, la dépression et la qualité de vie liée à la santé sont également améliorées de manière significative chez ceux qui pratiquent une activité physique adaptée.

Aucun effet indésirable lié à la pratique d’une activité physique adaptée n’a été mis en évidence chez les patients atteints de LED dans ces études.