INCA3 : évolution de la consommation alimentaire, des apports et des statuts nutritionnels en France

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Le 3volet de l’étude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires (INCA3) réalisée en 2014-2015, soit près de 10 ans après INCA2 (2006-2007) montre une forte hétérogénéité des résultats où sexe, âge, niveau d’éducation, catégorie socio-professionnelle sont des facteurs forts de variation ; en revanche, les disparités régionales s’estompent.

Principaux résultats

Les enfants de 0 à 10 ans consomment environ 1,6 kg/j d’aliments et de boissons (apports énergétiques de 1.505 Kcal/j). Les adolescents 2,2 kg/j (1.974 Kcal/j) et les adultes 3,1 kg/j (2.197 Kcal/j) pour les plus jeunes et 2,7 kg/j (1.913 Kcal/j) pour les séniors. 

À âge identique, par rapport aux filles, les apports sont de +10% chez les garçons de 0-10 ans, de +17% chez les garçons entre 11-17 ans et de +38% chez les hommes de 18-44 ans.

Les apports en glucides, lipides, protéines suivent une répartition à peu près équivalente selon la tranche d’âge, respectivement entre 47,7-49,8%, 32,3-33,9% et 14,6-17,8%. Les apports en glucides sont principalement représentés par les sucres chez l’enfant (57%) et les amidons chez l’adulte (57%). Les acides gras saturés constituent environ 50% des apports en acides gras, les monoinsaturés et polyinsaturés représentant un tiers et un sixième de ces apports respectivement. Et, 60% des apports protéiques sont constitués des viandes, poissons, œufs et laitages.

Seulement un tiers des produits consommés sont faits maison (et pour moitié d'origine industrielle). Les critères de sélection des produits alimentaires sont, par ordre décroissant d’importance, le prix, les habitudes de consommation, le goût et l’origine. 

Le niveau socio-économique et le niveau d’éducation impactent les choix des produits, les catégories les plus élevées prêtant une attention plus importante que les autres à la qualité des produits. 

Les fruits et légumes, les yaourts et fromages blancs constituent trois des cinq principaux groupes contributeurs à la ration alimentaire journalière. Puis viennent chez les enfants et adolescents, les viennoiseries, les gâteaux et biscuits sucrés, les pâtes et autres céréales ; et chez les adultes le pain et les soupes.

Le petit déjeuner n’est pas pris par 40% des adolescents et 28% des adultes ; 62% des enfants prennent un goûter et 40% des enfants et 30% des adultes prennent un repas hors domicile.

Seulement un ménage sur cinq tient compte des mentions nutritionnelles présentent sur l’emballage, et un sur trois lit rarement les étiquettes.

La consommation de compléments alimentaire a fortement augmenté depuis 10 ans et concerne 14% des enfants et 22% des adultes.

Environ 40% des participants ont consommé au moins un produit issu de l’agriculture biologique au cours de l’année.

Le végétarisme (défini a minima dans l’enquête par l’exclusion de la viande) concerne seulement 0,8% des adolescents, 1,8% des adultes. Et seul 0,1% de la population excluent tout produit d’origine animale. 

La prévalence des allergies et intolérances a peu augmenté en 10 ans, 4,1% des enfants et 3,9% des adultes sont déclarés intolérants ou présentant des allergies alimentaires, le plus fréquemment au lait, légumes, mollusque, fruits à coque, œuf et gluten.

Depuis l’INCA2, la prévalence de l’obésité est restée stable chez l’enfant et l’adolescent. En revanche le surpoids chez l’adolescent a augmenté de 9 à 15% et l’obésité chez l’adulte de 12 à 17%. Par rapport à un niveau d’éducation primaire, un niveau d’éducation élevé divise par 3 le taux d’obésité chez l’enfant et par 2,5 celui de l’adulte. 

Côté activité physique, un quart des enfants a une pratique élevée, un tiers des adolescents atteint le niveau recommandé de 60 mn/j et deux tiers des adultes pratiquent une activité équivalente à 150 min/sem. Autre constat, un quart des enfants et deux tiers des adolescents passent plus de 3h/j devant un écran. Et plus de 80% des adultes ont un comportement sédentaire, la proportion s’élevant avec le niveau d’étude. Les femmes sont plus sédentaires que les hommes. Par ailleurs, l’INCA3 constate également que plus le niveau de vie est élevé, plus on mange et on bouge. 

Méthodologie

L’étude INCA3 a été menée auprès de 3.157 adultes (18-75 ans) et 2.698 enfants et adolescents (0-10 ans et 11-17 ans), échantillon représentatif de la population métropolitaine.