Impact des particules de l’air ambiant sur la santé : ce que dit le rapport de l’Anses

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) sur les effets des différentes particules de l’air ambiant extérieur sur la santé pointe du doigt les principaux polluants aériens responsables d’effets documentés sur la santé.
  • Au vu des résultats, elle recommande de suivre les particules ultrafines (<100nm), le carbone suie et le carbone organique comme nouveaux indicateurs, en plus de ceux déjà existants (particules PM2,5 et PM10).
  • Elle appelle à poursuivre les efforts pour agir sur les principales sources d’émission, en particulier le trafic routier, la combustion de charbon et de produits pétroliers.

 

S’appuyant sur une revue systématique de la littérature épidémiologique et toxicologique, l’Anses a fait paraître au mois de juillet 2019 un rapport de synthèse et de recommandations concernant les effets néfastes sur la santé des différentes particules de l’air ambiant extérieur. Le rapport a pris en compte pas moins de 160 études parues depuis le dernier état des lieux établi par l’OMS sur le sujet et qui a servi de point de référence à ces travaux. Une cotation à 5 niveaux a été établie pour 20 composés en fonction de leur effet délétère sur la santé depuis l’« absence d’effet sanitaire » jusqu’à un « fort effet sanitaire ».

Un effet confirmé des particules fines et des matières carbonées sur la santé

Parmi les composés analysés, les niveaux de preuve les plus élevés d’un effet néfaste sur la santé ont été retrouvés pour les particules ultrafines (<100nm) et grossières (PM2,5-10), le carbone suie et le carbone organique. Un effet sur la santé cardiovasculaire a notamment été confirmé pour les particules ultrafines et un effet sur la santé respiratoire et la mortalité toutes causes pour les PM2,5. Un impact sur la santé neurologique des particules ultrafines est également suggéré. Concernant les matières carbonées, les indications les plus fortes accumulées depuis le rapport de l’OMS confirment l’impact sanitaire sur la santé respiratoire, cardiovasculaire et la mortalité toutes causes. Un effet à long terme du carbone suie sur la santé neurologique (développement cognitif de l’enfant et faible poids de naissance) est également suggéré, mais avec un faible niveau de preuve. Enfin, des preuves de niveau modéré à fort d’un impact sur la santé respiratoire, cardiovasculaire et les décès anticipés ont été apportées pour les aérosols inorganiques secondaires (ammonium, sulfate, nitrate), les métaux de transition (fer, zinc, nickel, cuivre et vanadium), la silice et les endotoxines.

L’impact majeur du trafic routier

Concernant les sources de particules dans l’air ambiant, l’effet sanitaire du trafic routier est confirmé sur la base d’études humaines avec un bon niveau de preuves. Les niveaux d’indications sanitaires les plus élevés sont obtenus pour le carbone suie, sur la santé respiratoire, cardiovasculaire et la mortalité toutes causes, ainsi que pour les poussières de routes sur la santé respiratoire. L’effet des particules grossières liées au trafic sur la santé respiratoire et cardiovasculaire ne disposent encore que de niveaux de preuve faibles à modérés, et un effet à long terme sur la santé neurologique et périnatale, non décrit dans le rapport de l’OMS, est suggéré ici avec un niveau de preuve modéré. L’agence souligne que le trafic routier est le principal émetteur de carbone suie, de matière organique d’oxyde d’azote en zone urbaine et qu’il produit aussi une large part des particules PM2,5 et PM10. L’effet sanitaire des particules de l’air ambiant issues de la combustion de charbon (indication forte) et de produits pétroliers (modérée) est également abordé. Enfin, les données actuellement disponibles sur la combustion de biomasse (feux de forêt) et les émissions particulaires de sources industrielles ne permettent pas de conclure. Néanmoins de fortes présomptions existent quant à leur impact délétère sur la santé.

 

 

Référence

Anses. Pollution de l’air : nouvelles connaissances sur les particules de l’air ambiant et l’impact du trafic routier. Actualité du 16 juillet 2019. https://www.anses.fr/fr/content/pollution-de-l’air-nouvelles-connaissances-sur-les-particules-de-l’air-ambiant-et-l’impact

Particules de l’air ambiant extérieur. Avis de l’Anses. Juillet 2019. https://www.anses.fr/fr/content/pollution-de-l’air-nouvelles-connaissances-sur-les-particules-de-l’air-ambiant-et-l’impact