Impact de la santé sociale sur le vieillissement cognitif
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude suédoise longitudinale en population montre que la santé sociale et la réserve cérébrale sont indépendamment associées au déclin cognitif.
- Au cours des 12 années de suivi, l’association entre un bon niveau de sociabilisation et des capacités cognitives plus élevées était observée seulement chez les sujets disposant d’une réserve cérébrale modérée à importante.
« Nos travaux soulignent les interactions entre santé sociale et réserve cérébrale tout au long de la vie », ont déclaré les auteurs.
Pourquoi est-ce important ?
En l’absence de traitement pharmacologique efficace, les interventions visant à prévenir la démence en agissant sur les facteurs de risque modifiables se développent. Et parmi eux, l’isolement social et plus globalement la santé sociale qui regroupe différents aspects tels que la taille du réseau social, l’engagement social et le soutien dont chacun peut bénéficier, font l’objet d’un intérêt croissant. Dans quelle mesure la santé sociale contribue-t-elle à ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement ? L’impact de certains facteurs sociaux avait déjà été évalué séparément, mais leurs actions conjointes, largement interdépendantes, nécessitaient une approche plus globale. Par ailleurs, l’interaction entre santé sociale et réserve cérébrale (nombre de neurones et de synapses) restait à évaluer.
Méthodologie
L’étude a inclus 368 adultes âgés de 60 ans ou plus et exempts de démence ou autres troubles neurologiques à partir d’un registre suédois. Une IRM cérébrale était réalisée sur les participants à l’inclusion, puis leur évolution cognitive était suivie durant 12 ans. Au cours de cette période, ils pouvaient bénéficier de 5 évaluations cognitives globales qui intégraient la mémoire épisodique, la vitesse de perception, la mémoire sémantique, et la fluence verbale (phonologique, sémantique). Un score composite de santé sociale était également établi à l’inclusion à partir des activités de loisir (sociales, intellectuelles ou physiques) et du réseau social (nombre de contacts et soutiens). La réserve cérébrale était estimée à partir du volume cérébral total à l’IRM. Différents modèles linéaires étaient ensuite utilisés pour apprécier l’évolution cognitive en fonction de la santé sociale et de la réserve cérébrale.
Principaux résultats
À l’inclusion, les sujets étaient équitablement répartis en fonction de leur niveau de sociabilisation : important (tertile supérieur, n=122), moyen (n=123), ou faible (tertile inférieur, n=123). Par rapport à ceux qui avaient un moins bon niveau de sociabilisation, ceux qui en avaient une sociabilisation forte à modérée étaient souvent plus jeunes, avaient un meilleur niveau d’éducation, un statut social plus élevé et avaient moins d’hypertension et de maladies cardiaques. Ces derniers avaient également un volume cérébral et de matière grise plus important, et une meilleure fonction cognitive que ceux qui avaient une vie sociale pauvre.
Au cours des 12 années de suivi, une vie sociale importante à modérée (versus faible) a pu être associée à un déclin cognitif moins rapide, et cette association perdurait après ajustement sur les facteurs sociodémographiques, génétiques et les comorbidités.
Une réserve cérébrale modérée à élevée était également associée à un déclin cognitif plus lent.
Après stratification en fonction du volume cérébral, une sociabilisation modérée à importante était associée à un niveau cognitif plus élevé, mais seulement chez les patients disposant d’une réserve cérébrale modérée à élevée.
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