Impact de la chimiothérapie sur le cerveau pré-greffe de cellules souches

  • Sailor KA & al.
  • Nat Med

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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Que retenir ?

L’Inserm, le CNRS et l’Institut Pasteur ont combiné leurs compétences pour mener au sein de l’Institut du cerveau et du laboratoire Gène, synapses et cognition, une étude évaluant l’impact sur le cerveau de la chimiothérapie précédant la transplantation de cellules souches dérivées de la moelle osseuse. 

Les résultats de ces travaux ont fait l’objet d’une publication dans Nature Medicine.

Ils montrent qu’au niveau du cerveau, les cellules microgliales éliminées par la chimiothérapie sont remplacées lors de l’autogreffe par des macrophages qui adoptent un comportement semblable à la microglie.

Pourquoi est-ce important ?

De nombreuses pathologies du cerveau entraînent la démyélinisation progressive du système nerveux central. La thérapie vient corriger des mutations génétiques directement dans les cellules souches de la moelle osseuse. Puis, celles-ci seront ensuite autogreffées chez le patient. 

Méthodologie

Les chercheurs ont évalué les conséquences de l’utilisation d’une chimiothérapie par busulfan sur des cellules cérébrales, en particulier les cellules microgliales - cellules immunitaires cérébrales - sur modèle animal. Ces cellules possèdent une forte capacité d’auto-renouvellement au cours de la vie.

Principaux résultats

Les travaux menés montrent qu’un traitement par busulfan induit la perte complète des capacités régénératives des cellules microgliales. Ces dernières meurent donc par sénescence après ce traitement par chimiothérapie.

Les « niches » laissées vides dans le cerveau suite à l’élimination des cellules microgliales sont rapidement comblées par des macrophages issus des cellules souches nouvellement greffées.

Ces macrophages adoptent la morphologie et le comportement des cellules microgliales éliminées.

« Nous montrons que la chimiothérapie par greffe de moelle osseuse fait perdre aux microglies, les cellules immunitaires résidentes du cerveau, leur capacité de régénération. Les microglies étant incapables de maintenir leur population, permettent aux cellules dérivées de la moelle osseuse de les remplacer. Cela démontre que la transplantation de moelle osseuse est une thérapie efficace pour certaines maladies neurologiques et fournit une stratégie pour la thérapie génique cellulaire dans le système nerveux central », remarque Kurt Sailor, chargé de recherche à l'Unité Perception et Mémoire de l'Institut Pasteur à Paris, et premier auteur de l'étude.