Impact de l’alimentation enrichie pour assurer la croissance des enfants à travers le monde

  • Csölle I & al.
  • Lancet Child Adolesc Health
  • 23 juin 2022

  • Par Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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Une méta-analyse synthétise les preuves disponibles concernant l’effet de l’administration d’aliments enrichis chez l’enfant de 6 à 23 mois.

À retenir

  • Proposer des aliments enrichis à l’enfant de 6 à 23 mois pourrait réduire le risque d’anémie dans les régions où le paludisme est endémique. En dehors de ces régions, les données sont peu probantes.
  • Le bénéfice d’une telle supplémentation serait faible ou nul sur les autres critères importants pour la croissance de l’enfant.
  • Cette méta-analyse souligne l’insuffisance des données disponibles sur le sujet et appelle à des compléments d’information quelles que soient les zones du monde considérées.

Pourquoi est-ce important ?

La période des 6-23 mois est cruciale pour le développement physique, cognitif et moteur. La faible teneur en minéraux du lait maternel, les apports relativement faibles en aliments enrichis peuvent contribuer aux carences nutritionnelles de l’enfant en pleine période de croissance.

Méthodologie

Une méta-analyse a rassemblé des essais contrôlés randomisés réalisés chez des enfants de 6 mois à 23 mois n’ayant aucun problème de santé pour évaluer l’impact de la consommation d’aliments enrichis en micronutriments, en vitamines et/ou minéraux. Les critères d’évaluation étaient la croissance, la cachexie, l’excès ou non de nutriments, l’anémie, la concentration d’hémoglobine, le statut sérique en fer, zinc et la concentration en rétinol.

Principaux résultats

Au global, 16 études (6.423 participants) ont été incluses. Parmi elles, 13 ont été réalisées dans des zones d’endémie palustre, et les données de 12 d’entre elles ont réellement contribué aux analyses quantitatives. 

Aucune différence n’a pu être mise en évidence en ce qui concerne le poids, la taille, la croissance, entre les enfants qui avaient reçu des aliments enrichis et ceux qui n’en avaient pas reçu.

L’alimentation supplémentée pourrait réduire le risque d’anémie chez les enfants de 6 à 23 mois (0,57 [0,39-0,82], niveau de preuve modéré, 6 essais, n=1.205 sujets, durée des études entre 4 et 12 mois). Ceux ayant reçu une alimentation enrichie avaient des concentrations en hémoglobine plus élevée (différence moyenne 3,44 g/L [1,33-5,55], 11 études, durée de la consommation d’aliments enrichis entre 10 semaines et 12 mois, niveau de preuve modéré) et en ferritine (0,43 microgramme/L, 6 essais, durée des essais entre 12 semaines et 12 mois, faible niveau de preuve).

En revanche, la supplémentation de l’alimentation ne semblait avoir d’impact ni sur la concentration sérique en zinc, ni sur la concentration sérique en rétinol.