Impact d’un traitement par corticoïdes ou anti-TNF alpha sur la mortalité des sujets souffrant de MICI
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Des chercheurs ont montré sur une cohorte de 7.694 sujets que les patients souffrant de maladie de Crohn (MC) présentaient un risque de décès significativement plus faible lorsqu’un traitement par anti-TNF alpha était initié après un traitement par corticoïde vs ceux qui continuaient à être traités par corticoïdes (23,0 vs 30,9/1.000 personnes-année, soit un odd ratio de 0,78 [0,65-0,93]).
Une même tendance a pu être mise en évidence chez les sujets souffrant de rectocolite hémorragique (RCH), mais celle-ci n’a pas atteint la significativité.
Selon les auteurs, « le taux plus élevé de mortalité chez les patients souffrant de maladie de Crohn était d’autant plus évident que les sujets présentaient des comorbidités associées et celui-ci semblait en partie lié à l'augmentation des risques d’évènements cardiovasculaires majeurs et de fracture de la hanche chez les sujets traités par corticoïdes au long cours ».
Par ailleurs, chez les sujets atteints de MC ou de RCH, les risques d’infections sévères, d’embolie pulmonaire et de cancer n’étaient pas significativement différents quel que soit le traitement utilisé. La résection intestinale en urgence était similaire quel que soit le traitement chez les sujets atteints de MC, en revanche, elle était plus fréquente chez les sujets souffrant de RCH traités par anti-TNF que par corticoïdes (OR 2,18 [1,37-3,46]). Enfin, les hospitalisations pour prise en charge de MICI étaient plus fréquentes chez les patients traités par anti-TNF alpha que par corticoïdes chez les sujets souffrant de MC ou de RCH, respectivement OR 1,13 [1,04-1,23] et 1,53 [1,29-1,81].
Pourquoi est-ce important ?
Certains cliniciens hésitent à utiliser les anti-TNF alpha de façon chronique par crainte d’effets indésirables, notamment chez les sujets âgés ou les patients présentant des comorbidités. Les données de la littérature ayant exploré les liens entre traitements par anti-TNF alpha, corticothérapie au long cours et MICI sont parfois contradictoires et n’incluent pas toujours les sujets âgés ou présentant des comorbidités qui pourraient bénéficier préférentiellement d’un traitement plutôt qu’un autre. Un mauvais contrôle de la maladie augmente le risque de décès ou de complications sévères, ce qui peut également compliquer le choix des traitements.
Principales limitations
- Étude rétrospective menée sur une population américaine. Certains facteurs de confusion peuvent ne pas avoir été considérés.
- La date index considérée était la date à laquelle le patient répondait aux critères d’inclusion pour une prolongation de prescription de corticoïdes ou pour l’initiation d’un anti-TNF alpha. Le suivi se poursuivait jusqu’au décès du patient ou jusqu’à ses 90 ans.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé