Imagerie chez la femme enceinte : quels risques ?

  • Dabli D & al.
  • Diagn Interv Imaging
  • 25 mars 2022

  • Par Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir

  • Une étude menée dans un centre français entre juin 2014 et février 2022 a évalué l’exposition de femmes enceintes aux rayonnements par tomodensitométrie.
  • Les expositions utérines calculées étaient toujours inférieures à 100mGy, seuil maximal autorisé dans ces circonstances.
  • L’utérus était plus particulièrement exposé en cas de tomodensitométrie (TDM) pelvienne.
  • Ces données suggèrent des pratiques optimisées dans ce centre de soins.

Pourquoi est-ce important ?

L’exposition aux rayonnements durant la grossesse expose le fœtus aux risques d’effets tératogènes et à des effets délétères sur sa croissance. La dose maximale d’exposition de l’utérus est définie à 100mGy. La Commission internationale de protection radiologique considère que l’exposition à une dose inférieure ne peut justifier une interruption de grossesse. Pour les examens de TDM, la dose reçue par l’utérus dépend du choix du protocole et donc de l’indication clinique et de la zone explorée. Si des données de doses utérines liées à la TDM sont disponibles dans la littérature, la plupart ont été publiées avant 2012. L’évolution des techniques et des pratiques nécessitait une mise à jour.

Méthodologie

Cette étude a permis d’évaluer rétrospectivement les doses reçues au niveau de l’utérus pour des femmes enceintes ayant eu un examen tomodensitométrique entre juin 2014 et février 2022 au centre d’imagerie du CHU de Nîmes.

Principaux résultats

Au global, 256 femmes enceintes (âge moyen 29,4 ans, 24,5 semaines de grossesses) ont été incluses. Le nombre total d’acquisitions était de 339, soit 1,3 ±0,8 acquisition TDM par patiente en moyenne. La dose reçue par l’utérus a été évaluée chez toutes les patientes.

Les acquisitions TDM les plus fréquentes concernaient le crâne, le thorax, l’abdomen et le bassin. 

Les doses utérines calculées par les logiciels étaient inférieures à 1 mGy pour la tête, le thorax, le thorax-abdomen et les cervicales. Les doses utérines les plus faibles ont été évaluées pour des explorations combinées thorax-abdomen-pelvis (9,79 mGy) et les plus élevées pour des explorations du pelvis (18,50mGy). Les doses totales reçues par l’utérus étaient >20 mGy pour seulement 10 femmes et correspondaient pour la plupart à des explorations du pelvis. La dose utérine la plus importante reçue était de 52,2 mGy et correspondait à des acquisitions tomodensitométriques abdomino-pelviennes.

Principales limitations

Cette étude a utilisé un logiciel permettant d’estimer la dose utérine reçue. Or, ce logiciel ne tenait pas compte du stade de la grossesse et donc de la morphologie de la patiente. Cette limitation a été partiellement compensée.