Hypoglycémie et risque de mortalité hospitalière aux urgences

  • Yoshinaga R & al.
  • Diabetes Care

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une étude japonaise montre que la glycémie des patients admis aux urgences serait associée au risque de mortalité selon une courbe en U. Les risques les plus faibles seraient atteints pour des valeurs comprises entre 5,0 et 5,9 mmol/L. Au-delà le risque de mortalité augmenterait progressivement avec la glycémie. En dessous de 5,0 mmol/L, le risque de mortalité atteindrait un premier pic pour une glycémie entre 3.0-3.9 mmol/L, puis une valeur maximale pour une valeur glycémique inférieure à 1 mmol/L. Ces résultats étant issus d’une étude rétrospective monocentrique menée au Japon, ils mériteraient d’être confirmés par une évaluation de plus large envergure au niveau international.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

En 2017, l’International Hypoglyceamia Study Group a défini qu’une glycémie <3,0 mmol/L constituait la valeur seuil signant une hypoglycémie cliniquement importante. Ce seuil a été initialement adopté par rapport à certaines réponses physiologiques et résultats d’études de grande envergure. Cependant, il n’est pas forcément adapté à un contexte de patient admis aux urgences. S’il existe quelques données sur l’association entre la glycémie et le risque de décès chez les patients aux urgences, la valeur seuil d’hypoglycémie à partir de laquelle le risque est accru n’était pas déterminée. D’où l’intérêt de cette étude.

Méthodologie

Cette étude de cohorte rétrospective japonaise a recueilli les données de multiples facteurs de risque de mortalité chez des sujets admis aux urgences entre le 1er février 2006 et le 30 septembre 2014. Le critère principal d’évaluation était la mortalité hospitalière toutes causes confondues.

Principaux résultats

Au total, les données de 50.614 patients adultes consécutivement admis par ambulance aux urgences ont été évaluées. L’âge médian des patients étaient de 72 ans et 53% des individus étaient des hommes. Sur l’ensemble de la cohorte, 3.577 décès ont été notifiés (7,1%), après un séjour médian hospitalier de 5 jours.

Les analyses ont permis de mettre en évidence une relation en U entre les taux de glycémie mesurée aux urgences et la mortalité hospitalière des patients.

La mortalité la plus faible était obtenue pour une glycémie entre 5,0 et 5,9 mmol/L, et augmentait régulièrement au-delà de ces valeurs. La mortalité atteignait des records (34,6%) lorsque la glycémie était inférieure à 1,0 mmol/L. Enfin, un pic de mortalité a été constaté pour les glycémies entre 3,0 et 3,9 mmol/L. 

Pour les valeurs inférieures à 3.0 mmol/L, une analyse en sous-groupes a montré que ceux qui ne prenaient pas de traitement anti-hyperglycémiant avaient un risque de mortalité bien plus important que ceux qui en prenaient (44% (n=273) versus 1,5% (n=459), p<0,001).

Principales limitations

Cette étude a été menée au sein d’un seul hôpital au Japon.