Hypnose conversationnelle : les preuves peinent à être significatives
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude française échoue à montrer le bénéfice de l’hypnose conversationnelle sur l’anxiété de patientes atteintes de cancer du sein et devant subir une procédure de placement d’un marqueur pré-opératoire.
- La méthodologie de l’étude pourrait en partie l’expliquer.
Les auteurs évoquent que « la mesure de l’anxiété – réalisée en salle – pourrait avoir été réalisée trop tardivement. »
Pourquoi est-ce important ?
La phase de repérage pré-opératoire d’une tumeur du sein sous radiographie peut être une procédure fortement génératrice d’anxiété chez les patientes. Lors de cette procédure, le radiologue insère grâce à une aiguille un petit fil sur la zone tumorale afin que le chirurgien puisse facilement la repérer lors de l’intervention. Ces techniques d’hypnose conversationnelle ont toute leur place pour réduire l’anxiété des patientes sans avoir recours à des traitements médicamenteux.
Méthodologie
Il s’agit d’une étude randomisée, multicentrique, menée dans 7 centres de soins en France. Les femmes incluses devaient être âgées de plus de 18 ans, avoir un performans statut ≤2 et recevoir la pose d’un fil préopératoire pour repérage d’une ou plusieurs tumeurs mammaires. Les patientes étaient randomisées (1:1) entre un groupe bénéficiant une hypnose conversationnelle et un autre groupe n’en bénéficiant pas. Le critère primaire d’évaluation était le pourcentage de femmes ayant un score d’anxiété ≥6 sur une échelle visuelle analogique allant de 0 (absence d’anxiété) à 10 (anxiété maximale).
Les principaux critères secondaires étaient le score de douleur, la durée perçue de la procédure de repérage, la satisfaction du technicien quant à sa relation avec la patiente et la facilité d’insertion du marqueur par le radiologue.
Principaux résultats
Cet essai a dû être arrêté prématurément pour futilité après analyses intermédiaires pré-spécifiées des données de 167 patientes (environ la moitié de la population prévue).
Avant le placement du marqueur, 29,3% des patientes du groupe contrôle avaient un score d’anxiété ≥6 contre 42,3% dans le groupe hypnose conversationnelle (p=0,08).
Après le placement du marqueur, la modification du score d’anxiété n’était pas statistiquement significative entre les deux groupes (11,0% versus 14,3%, p=0,615).
Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence non plus sur les critères secondaires.
Certains radiologues peuvent avoir émis des freins à l’utilisation d’hypnose conversationnelle, ce qui peut expliquer que le recrutement des patientes a nécessité 4 ans, contre 24 mois initialement prévus. Les auteurs évoquent que les « résultats surprenants observés pourraient s’expliquer par le fait que l’anxiété mesurée avant la procédure était en fait plus faible que celle qui avaient été initialement supposée.»
Les chercheurs avaient émis l’hypothèse que 40% des patients du groupe témoins auraient un score EVA≥6 après la procédure. Or, seules 14% des patientes ont obtenu un score≥6.
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