HSH : Les symptômes anaux doivent-ils alerter ?
- Goddard SL & al.
- Sex Health
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Les signes cliniques anaux sont peu spécifiques d’une pathologie à risque chez les hommes ayant des relations sexuelles anales avec des hommes. Selon l’analyse multivariée, seule l’infection à HSV était associée à des lésions locales et démangeaisons plus fréquentes. À l’inverse, un certain nombre de pathologies identifiées après investigation clinique n’étaient pas associées à des symptômes autodéclarés par les participants. Aussi, selon cette étude, la recherche de pathologies anales ne devrait pas se limiter aux hommes ayant des relations sexuelles anales et qui rapportent des symptômes.
Les symptômes anaux peuvent être le signe d’une pathologie grave. Une étude australienne a proposé d’évaluer si les signes autodéclarés dans une cohorte déjà constituée d’hommes gays ou bisexuels de plus de 35 ans pouvaient révéler des pathologies potentiellement graves après examens.
Méthodologie
La cohorte recrutée SPANC (Study of the Prevention of Anal Cancer) a été conduite en Australie auprès de sujets de 35 ans ou plus recrutés. Il leur était demandé s’ils avaient présenté des symptômes anaux (écoulement, démangeaisons, douleur à la défécation, bosse, saignement, douleurs, déchirure, ténesme…) dans la semaine précédente. Les comportements sexuels ont été recueillis et des investigations ont été conduites (dépistage d’infections sexuellement transmissibles IST et anoscopie).
Principaux résultats
Au total, l’étude a recruté 616 hommes (âge médian 49 ans, 35,9% de séropositifs) dont 221 étaient séropositifs au VIH.
Près d’un tiers (35,3%) déclaraient avoir eu au moins un symptôme anal au cours de la semaine précédente. Un participant sur dix avait signalé des saignements anaux au cours de la semaine écoulée et plus d'un tiers au cours des six derniers mois. L’examen clinique a révélé des signes anaux chez les deux tiers de la cohorte (65,3%), parmi lesquels les plus fréquents étaient la présence d’hémorroïdes (35,9%) ou de condylomes intra-anaux (23,1%). Cependant, la présence de fistule, de fissure, d’ulcère ou de dermatose périanale concernaient 0,5%, 3,4%, 3,9% et 6,0% de la cohorte. Un diagnostic de chlamydia, gonorrhée et syphilis anales a été posé chez 2,3%, 0,5% et 0,9% des participants respectivement.
Aucune association significative n’a été identifiée entre la présence de symptômes anaux et la plupart des IST. Seules des douleurs autodéclarées locales étaient associées à la présence du virus HSV (p<0,001). Par ailleurs, une ulcération locale était plus souvent associée à la présence de douleur, de démangeaisons, d’écoulement ou de bosses. À l’inverse, le diagnostic de fissure, de fistule, d'hémorroïdes ou de dermatose n’était associé à aucun symptôme chez 61,9%, 100%, 62,0% et 63,9% respectivement. Étant donné leur fréquence, les auteurs suggèrent aussi qu’une étude plus approfondie soit menée concernant les sujets déclarant des saignements.
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