Hormones féminines et maladie de Parkinson : nouvelles données

  • Nathalie BARRÈS
  • Actualités Médicales
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La maladie de Parkinson concerne plus souvent les hommes que les femmes, ce qui pourrait expliquer que peu d’études se sont spécifiquement intéressées à l’impact de l’exposition naturelle ou médicale aux hormones féminines au cours de la vie sur le risque de sa survenue.

Une cohorte hors norme

L’équipe de recherche Exposome, hérédité, cancer et santé du Centre de recherche en épidémiologie et santé des population de l’Inserm, de l’Université Paris-Saclay, de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et de l’institut Gustave Roussy a comparé les caractéristiques relatives à l’histoire reproductive de près de 1.200 femmes de la cohorte E3N, chez qui un diagnostic de maladie de Parkinson a été porté au cours des 24 ans de suivi. Ce sous-groupe de population constitue le plus large effectif de femmes atteintes de la maladie de Parkinson suivies. Les caractéristiques relatives à l’histoire reproductive de ces femmes ont été comparées à celles d’autres femmes de la cohorte E3N ne souffrant pas de la maladie de Parkinson.

Des facteurs hormonaux associés à un sur-risque de maladie de Parkinson ont été mis en évidence

Les chercheurs ont observé plusieurs caractéristiques associées au risque accru de développer une maladie de Parkinson, notamment :

  • La survenue des premières menstruations avant l’âge de 12-13 ans (+21%).
  • La survenue des premières menstruations après l’âge de 12-13 ans (+18%).
  • Le nombre d’enfants au cours d’une vie : le risque de maladie de Parkinson est augmenté de 22% chez les femmes qui ont eu 2 enfants et de +30% à partir du 3e enfant.
  • Une ménopause artificielle augmente le risque d’apparition d’une maladie de Parkinson de 28% par rapport à une ménopause naturelle.
  • La survenue d’une ménopause précoce, avant 45 ans (+39%).
  • La survenue d’une ménopause après ablation des deux ovaires avec ou sans retrait de l’utérus (+31%).
  • Le clomifène – traitement stimulant l’ovulation – augmenterait le risque de maladie de Parkinson de 80%.

Bien que ces données nécessitent d’être confirmées par des études au long cours, les chercheurs évoquent que « la ménopause artificielle et/ou précoce, provoque une insuffisance ovarienne et en conséquence une chute brusque et anticipée des niveaux d’œstrogènes, normalement encore élevés avant l’âge de 45 ans », « quant au clomifène, il a un rôle anti-œstrogène. »

Autre information, l’effet de ces facteurs de sur-risque est cumulatif.

Ces résultats sont cohérents avec l’effet protecteur des traitements hormonaux de la ménopause sur le risque de développer une maladie de Parkinson en cas de ménopause précoce ou artificielle et pourraient amener à des stratégies de prévention ciblée. L’ensemble des résultats de ces travaux peuvent être retrouvés dans la revue Brain.