Hop ! 5 minutes de marche toutes les 30 min ;)
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- Durant les périodes de sédentarité, une pause de 5 minutes toutes les 30 minutes en pratiquant une marche d’intensité légère serait, à ce jour, l’option qui apporterait le plus de bénéfice sur la glycémie, la tension artérielle, la fatigue et l’humeur.
- L’interruption des périodes de sédentarité par 1 ou 5 minutes de marche toutes 30 ou 60 minutes apporterait un bénéfice sur la pression artérielle globale.
- « L’identification des doses optimales d’interruption de la sédentarité est d’une importance capitale » pour les essais cliniques à venir précisent les auteurs. Avant d’ajouter qu’« une recommandation de dose d’activité pour couper les périodes de sédentarité peut avoir un intérêt physiologique, mais on peut s’interroger sur sa pertinence d’un point de vue santé publique si peu d’individus souhaitent la suivre », soulignant ainsi la nécessité d’évaluer l’acceptabilité de cette proposition.
Pourquoi est-ce important ?
Pour la première fois en 2018, des recommandations américaines ont évoqué le bénéfice conjoint de la pratique régulière d’une activité physique d’intensité modérée à intense et de la diminution de la sédentarité. Depuis plusieurs pays ont adapté leurs recommandations, dont la France. Cependant, jusqu’à présent aucune recommandation ne donne d’indication sur la fréquence et la durée souhaitables d’interruption des périodes de sédentarité.
Méthodologie
Cette étude randomisée, croisée, a été menée chez des adultes d’âge moyen. Les individus inclus devaient s’abstenir de la consommation de café, d’alcool, de vitamines ou de suppléments et de la pratique d’une activité physique durant 48h avant le début de l’étude et devaient maintenir leurs traitements s’ils en avaient. Après un jeun d’au moins 8 heures, les individus ont été randomisés en groupes respectant différents rythmes de sédentarité de 8 heures pendant cinq jours. Un groupe contrôle n’interrompait pas cette période de sédentarité et quatre groupes expérimentaux l’interrompaient selon les schémas suivants : 1 minute toutes les 30 minutes, 5 minutes toutes les 30 minutes, 1 minute toutes les 60 minutes et 5 minutes toutes les 60 minutes. Durant ces interruptions, les sujets devaient réaliser une marche d’intensité légère sur un tapis roulant. Les repas étaient normalisés (petit déjeuner, déjeuner) pour répondre aux besoins énergétiques quotidiens estimés. La glycémie et la pression artérielle ont été mesurées toutes les 15 et 60 minutes respectivement.
Principaux résultats
Onze individus ont participé à cette étude (âge moyen 57,0 ans, 54,3% d’hommes, 90,9% normoglycémiques, 9,1% prédiabétiques, 45,5% normotendus sans traitement anti-hypertenseurs, 36,3% préhypertendus sans traitement et 18,2% hypertendus traités ou non).
Le rythme cardiaque moyen était plus élevé chez ceux qui étaient actifs 5 minutes durant les périodes d’interruption de la sédentarité (toutes les 30 ou 60 minutes) par rapport à ceux qui étaient actifs durant 1 minute, mais la différence n’était pas significative.
La glycémie (mesurée par l’aire sous la courbe) était significativement diminuée chez ceux qui réalisaient une coupure de 5 minutes toutes les 30 minutes de période de sédentarité (p=0,017).
Si tous les schémas d’interruption de la sédentarité ont conduit à une diminution de la pression artérielle globale par rapport au groupe contrôle (p<0,05), les bénéfices les plus importants ont été observés lorsque l’interruption était d’une minute toutes les 60 minutes de sédentarité (-5,2 mmHg, p<0,001) et 5 minutes toutes les 30 minutes (-4,3 mmHg, p=0,003). Toutes les interruptions de sédentarité faisaient diminuer significativement la pression artérielle systolique (p<0,05), mais aucune modification de la pression artérielle diastolique n’a été constatée quel que soit le groupe.
Toute coupure de la période de sédentarité conduisait à une diminution significative de la fatigue par rapport au groupe contrôle sauf l’interruption durant 1 minute toutes les 60 minutes. Le plus grand bénéfice sur la fatigue était obtenu avec l’interruption durant 5 minutes toutes les 60 minutes. Toutes les interruptions apportaient une diminution significative des troubles de l’humeur par rapport au groupe contrôle, avec les plus forts bénéfices obtenus pour les interruptions de 5 minutes toutes les 30 ou 60 minutes.
Principales limitations
Taille de l’effet modéré. L’effet mesuré sur 5 jours ne présage pas de l’effet à long terme.
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