Homicides sexuels : est-ce un phénomène fréquent ? (1/3)
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
Guy Georges, Patrice Alègre, Michel Fourniret … ces noms, sont ceux d’infâmes auteurs d’homicides sexuels en série.
Des spécialistes du sujet ont livré pour les Annales Médico-Psychologiques les profils psychopathologiques des criminels sexuels sériels et non-sériels et apporté quelques réponses à des questions que nous pouvons nous poser : Comment est-ce possible qu’un être humain puisse être si détaché émotionnellement pour mettre en œuvre de tels actes ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui motive ces besoins si destructeurs ? Quel impact sur la vie en communauté ? Existe-t-il des caractéristiques communes ? Comment juger des risques de récidive ? Comment sont-ils traités ?
Les homicides sexuels sont-ils fréquents ?
Entre 1994 et 2013, les homicides sexuels représentaient 1,0% des homicides en France. Les données officielles montrent que la fréquence des crimes sexuels aurait tendance à diminuer à travers le monde. Leur fréquence est plus importante dans les pays dans lesquels les taux de violences interindividuelles sont élevés. Par ailleurs, tout comme les autres crimes, les homicides sexuels seraient sous-estimés.
Inquiètent-ils la population ?
Lorsque la presse s’empare d’une série d’homicides, la couverture médiatique est telle qu’un phénomène d’insécurité se propage rapidement dans la zone géographique des crimes et au-delà. Une partie de la population s’identifie rapidement aux victimes. De fait, l’homicide sexuel non-sériel est considéré comme étant la 2ème situation criminelle la plus préoccupante, derrière l’attentat terroriste ayant tué plus de 20 personnes.
De quelles données dispose-t-on pour mieux comprendre ces crimes ?
Une base de données sur les auteurs d’homicides sexuels en France a pu être réalisée à partir de données collectées entre 2013 et 2017. Elle est composée de 120 individus (33 sériels et 87 non-sériels, tous les crimes ont été commis entre 1975 et 2012). À cela s’ajoutent deux recensions systématiques menées en 2014 et 2016, ayant permis d’identifier 1.836 auteurs (176 sériels et 1.660 non-sériels) à travers le monde. L’ensemble de ces données ont permis de réaliser plusieurs études riches d’enseignement.
Il en ressort une certaine hétérogénéité de ces criminels. Ils se distinguent notamment par « leurs antécédents développementaux, leurs profils psychopathologiques, leurs styles de vie général et sexuel à l’âge adulte, leur processus de passage à l’acte, les difficultés qu’ils poseront aux intervenants de l’enquête criminelle, le type de victime et l’espace socioculturel dans lequel ils vivent. » La diversité des profils est à intégrer pour une prise en charge efficace.
Lors d’un prochain article, nous évoquerons les profils types de ces individus.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé