HIV Glasgow 2020 — Que pouvons-nous apprendre du VIH lors du ciblage du SARS-CoV-2 ?

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En matière de développement de médicaments pour le syndrome respiratoire aigu sévère-coronavirus 2 (SARS-CoV-2), plusieurs modèles sont disponibles, de l’amarrage in silico , à l’inhibition de protéines recombinantes sans cellules, en passant par des tests cellulaires in vitro et des modèles d’animaux précliniques in vivo ou encore du modelage pharmacocinétique in silico et des essais cliniques. Les premiers modèles ont souvent des limites plus importantes. Dans les expériences d’amarrage moléculaire et lors de l’utilisation de systèmes sans cellules pour étudier la liaison médicament-cible, il est important de tenir compte de plusieurs paramètres, notamment la délivrance, ainsi que la distribution, et la concentration du médicament et le ciblage des médicaments sur des tissus et des compartiments cellulaires particuliers.

Les antirétroviraux actuellement étudiés dans le cadre du SARS-CoV-2 comprennent le lopinavir et le ténofovir. Malgré des rapports indiquant que le lopinavir était jusqu’à 2 000 fois moins puissant contre le SARS-CoV-2 que contre le VIH(1) et que le ténofovir n’avait aucune activité contre le SARS-CoV-2 dans des expériences cellulaires,(2,3) 40 essais cliniques sur la maladie à coronavirus (COVID-19) portant sur le lopinavir et 2 essais sur le ténofovir sont répertoriés dans la base de données des études cliniques de l’Institut national américain de santé (National Health Institute, NIH).(4,5) Le nombre d’essais cliniques sur la COVID-19 actuellement répertoriés dépasse largement le nombre d’études précliniques ou d’essais cliniques sur les maladies infectieuses telles que le paludisme, la tuberculose, la grippe et le VIH. Bien que cela soit motivé par les besoins actuels en matière de santé publique et la nécessité pour les candidats de faire l’objet d’une étude approfondie, des études précliniques de nouveaux candidats sont également nécessaires. 

Que pouvons-nous apprendre du ciblage d’autres virus ? Nous savons que :

  • Les traitements efficaces consistent en des associations médicamenteuses qui ciblent un ou plusieurs mécanismes au cours du cycle de vie viral. 
  • Les concentrations plasmatiques ou du site cible des traitements antiviraux efficaces sont entièrement actives dans l’ensemble de la plage de doses. 
  • Un consensus est nécessaire concernant l’interprétation des tests de dosage des protéines plasmatiques in vitro pour le SARS-CoV-2, de manière similaire à ce qui est obtenu dans le cadre du VIH.

Il pourrait être possible de réaffecter les médicaments existants pour une utilisation dans le cadre du SARS-CoV-2 en sélectionnant des candidats basés sur des modélisations in silico des concentrations plasmatiques et du site cible.(6) Des preuves existent que les antiviraux à action prolongée sont efficaces dans le traitement et la prévention du VIH,(7) et des formulations similaires pourraient être applicables au SARS-CoV-2 comme une solution intermédiaire à un vaccin. Enfin, dans une pandémie mondiale, il doit y avoir un accès équitable aux médicaments émergents, y compris en matière de compatibilité des produits dans divers systèmes de santé.