Hémorroïdes et maladie veineuse : coexistence et facteurs de risque

  • Godeberge P & al.
  • J Gastroenterol Hepatol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Le profil et les facteurs de risque présentés par les personnes souffrant de maladie hémorroïdaire restent mal connus, a fortiori en cas de coexistence avec la maladie veineuse chronique (MVC).

L’étude internationale CHORUS permet de décrire que plus de la moitié des personnes consultant pour une maladie hémorroïdaire présentent également une MVC et décrit les facteurs de risque associés. Elle montre que l’âge, la sévérité de la MCV, le sexe masculin et le nombre de naissance pour les femmes sont des facteurs importants associés à la maladie hémorroïdaire.

Ces données soutiennent la coexistence fréquente entre maladie hémorroïdaire et MVC. Étant donné l’importance de cette association, les auteurs suggèrent, face à un patient présentant l’un des deux diagnostics, de rechercher le second.

Méthodologie

Cette étude internationale transversale observationnelle a été menée en 2015 et 2016 auprès de patients de 18 ans ou plus consultant leur médecin (spécialiste ou généraliste) pour une maladie hémorroïdaire. Les données relatives à l’examen clinique et aux caractéristiques sociodémographiques et cliniques ont été analysées.

Principaux résultats

Au total, l’analyse a été menée à partir des données de 5.617 patients qui avaient souffert de symptômes anaux dans les 15 derniers jours pour 97,4% d’entre eux. La plainte était objectivée dans la 99,2% des cas par un examen par toucher rectal et/ou une rectoscopie. Les patients présentaient en moyenne 2,9 symptômes associés à la maladie hémorroïdaire, dont les principaux étaient les saignements (71,8%), la douleur (67,4%), le gonflement (55%), les démangeaisons (44,1%), ou le prolapsus (36,2%).

Les principaux paramètres associés à la sévérité de la maladie hémorroïdaire étaient l’âge, la sévérité de la MCV et le sexe masculin. Chez les femmes, le nombre de naissance était aussi un facteur de risque important tandis que chez les hommes, la constipation constituait le facteur le plus important. La constipation était retrouvée chez 49,3% des patients. Ces sujets étaient plus à risque de présenter une maladie hémorroïdaire sévère que ceux ne présentant pas de constipation.

Au total, la coexistence d’une MVC était diagnostiquée chez 51,2% des patients de la cohorte. Selon l’analyse multivariée, la présence d’une MVC associée à la maladie hémorroïdaire était liée au fait d’être une femme, d’être âgé, en surpoids ou constipé. Elle était plus fréquente lorsque la sévérité de la maladie hémorroïdaire était élevée : elle concernait 43,1% de ceux dont les hémorroïdes étaient de grade 1 et augmentait jusqu’à 58,2% parmi ceux dont les hémorroïdes étaient de grade 3.

Enfin, les principaux facteurs associés au risque de récidive de maladie hémorroïdaire étaient la constipation, puis l’âge, la sévérité de la MVC, l’IMC et le sexe masculin.