Guérisseurs en France : qui sont-ils, quelles sont leurs pratiques ?

Pourquoi est-ce important ?

De nombreuses personnes consultent des guérisseurs traditionnels sans forcément en parler à leurs médecins. Il est donc utile d’en savoir plus sur leurs profils, leurs pratiques et la perception qu’ils ont de leur activité au regard de la médecine classique.

Méthodologie

Un questionnaire basé sur 33 items a été développé par un groupe multidisciplinaire et envoyé à 148 guérisseurs traditionnels et rebouteux identifiés via internet et par bouche-à-oreille.

Principaux résultats

Au global, sur les 148 questionnaires, 61,1% ont été retournés et 45,3% répondaient aux critères d’analyse, ce qui correspond à 67 questionnaires analysés.

Le profil type du guérisseur traditionnel en France est le suivant : il s’agit d’un individu de genre masculin dans 51,5% des cas, plutôt installé en milieu rural (54,5%). Les répondants ont évoqué avoir découvert leur don en moyenne vers 19 ans, et que celui-ci leur avait été transmis par un proche (très souvent la grand-mère maternelle). Plus de la moitié (52,2%) ont indiqué avoir fait des études de niveau supérieur au baccalauréat. Globalement ils n’ont commencé à pratiquer réellement que vers l’âge de 32 ans et beaucoup continuent à exercer une autre activité en parallèle (58,5%). Les dons les plus fréquemment déclarés sont des dons de magnétiseurs, de voyance, de coupeurs de feu et d’énergéticiens.

Nombreux d’entre eux pratiquent le plus souvent à leur domicile (59,1%). L’un des répondants a déclaré pratiquer par téléconsultation et émettre des flux énergétiques à distance.

La plupart des praticiens ont déclaré recevoir plus de 10 patients par mois (73%), dont presque 9 sur 10 étaient adressés par bouche-à-oreille et 5 sur 10 adressés par un médecin. La séance dure généralement 1 heure pour un coût moyen de 36,80 euros.

La plupart d’entre eux utilisaient leurs mains (95,5%) ou un objet (30,3%), ou des incantations ou formules magiques (28,8%). Leurs clients sont plus souvent des femmes (71,9%) et des adultes.

Les trois-quarts des rebouteux ont déclaré presque toujours constater une efficacité suite à leur pratique. Si un quart d’entre eux environ ont indiqué qu’une seule séance suffisait, ils étaient 72% à déclarer la nécessité d’avoir entre 2 et 5 séances.

Un peu plus de la moitié d’entre eux (53,7%) considèrent leur pratique comme complémentaire à la médecine classique, et un quart environ (26,5%) estime leurs pratiques aussi efficaces ou plus efficaces que cette dernière.

Ils sont 96,9% à orienter leurs clients vers un médecin quand ils le jugent nécessaire. Le principal effet indésirable qu’ils déclaraient concernant leur pratique était de la fatigue pour 47% de leurs clients et pour 43,7% d’entre eux.

Les raisons amenant un individu à les contacter sont variées : problème de santé mentale (stress, fatigue, insomnie), problèmes dermatologiques (en particulier pour eczéma, brûlures de tous types, verrues), douleurs abdominales ou dorsales sévères.

Principales limitations

Les guérisseurs traditionnels sélectionnés étaient accessibles via Internet, or beaucoup d’autres n’y figurent pas. L’échantillon d’analyse était de petite taille. Les réponses étaient issues d’auto-questionnaires et l’avis des clients n’a pas été recueilli.