Goutte : un sur-risque de crise après vaccination ?

  • Yokose C & al.
  • Ann Rheum Dis

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Le risque de crise aiguë de goutte des patients déjà diagnostiqués est multiplié par 2 dans les deux jours suivant une vaccination, selon une étude américaine menée auprès d’une cohorte de 517 participants.

Cette étude a été menée à partir des données déclaratives de 517 participants à une cohorte de sujets goutteux, recueillies durant un suivi régulier. Elle vient en complément des données de phase 3 du vaccin recombinant contre le zona, dans laquelle le risque de crise aiguë était multiplié par 3,6. Ce sur-risque a été attribué à l’activation de l'inflammasome NLRP3 par l’adjuvant non aluminique utilisé dans ce vaccin. Étant donné que les adjuvants à base d’aluminium sont également décrits comme pouvant activer NLPR3, il était intéressant d’évaluer le risque lié à d’autres vaccins. Les auteurs soulignent toutefois que l’incidence des crises reste faible et ne saurait remettre en question l’utilité de la vaccination dans ce contexte.

Étude des déclaratifs patients hors et durant les crises

L’étude a été menée entre 2003 et 2010 et visait à déterminer les facteurs de risque des crises récurrentes de goutte. Ainsi les patients qui étaient suivis dans ce cadre étaient des personnes déjà diagnostiquées par un médecin, et ayant eu au moins une crise de goutte dans l’année précédente. Ils devaient remplir des questionnaires en ligne tous les 3 mois durant 1 an ainsi qu’à chaque moment d’un accès goutteux. Parmi les questions posées figuraient celle d’une vaccination dans les deux jours précédents.

Une incidence globalement faible

Les patients ont rempli un total de 990 questionnaires à la suite d’une crise, parmi lesquels 28 rapportaient une vaccination dans les deux jours précédents. Ils ont été rapportés aux 1.404 questionnaires remplis hors crise, parmi lesquels 21 rapportaient une vaccination.

Ainsi, les participants ayant été vaccinés dans les 2 jours avaient un risque de crise de goutte multiplié par 2,4 fois [1,01-3,89] par rapport à ceux qui n’avaient pas été vaccinés, selon une analyse multivariée intégrant la consommation d’alcool et de purines, ainsi que la prise de diurétiques.

Principales limitations

Il s'agissait de déclaratifs patients, issus de patients non représentatifs de la population générale (essentiellement des hommes caucasiens et à niveau universitaire). Par ailleurs, le nombre de vaccination (nature non précisée) était globalement faible.

Financement

L'étude a été financée par le NIH américain.