Globalement les Français sont plutôt satisfaits de la vie qu’ils mènent
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Les Français sont-ils satisfaits de la vie qu’ils mènent ? Pour répondre à cette question, l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a interrogé 47.000 personnes de 16 ans ou plus entre 2010 et 2019.
Le premier enseignement est que globalement, ça ne va pas trop mal : en 2019, en France métropolitaine, sur une échelle allant de 0 à 10, le niveau de satisfaction déclaré relatif à « la vie qu’on mène actuellement » atteint 7,4 en moyenne. Il en va de même sur les quatre dimensions explorées : 7,8 pour le logement, 7,0 pour les loisirs, 8,1 pour les relations familiales et amicales et 7,3 pour le travail (pour les personnes ayant un emploi). De manière remarquable, ces notes ont peu varié depuis 2010 et elles sont faiblement dispersées autour de leur moyenne, même si le niveau de satisfaction globale a diminué de manière significative dans 8 régions sur 13 et n’a augmenté significativement qu’en Corse.
La satisfaction dépend d’abord des caractéristiques individuelles
Il y a néanmoins des variations. La première tient à l’âge : « La satisfaction générale dans la vie est maximale à la fin de l’adolescence et décroît continûment jusqu’à 50 ans, âge à partir duquel elle remonte doucement jusqu’à 65 ans. Passé cet âge, la satisfaction baisse rapidement jusqu’à 80 ans, puis se stabilise avant de décroître à nouveau au‐delà de 85 ans. » Ce schéma ne dépend pas du niveau de vie et très peu du sexe (un peu plus de satisfaction chez les hommes de plus de 40 ans que chez les femmes).
Vient ensuite l’état de santé. Ainsi la satisfaction baisse de 0,9 points en cas de fortes limitations. Puis la composition du ménage : « par rapport aux personnes en couple avec enfants, les personnes vivant seules ont une satisfaction réduite de 0,5 point et les membres des familles monoparentales de 0,6 point. »
Sans surprise, la satisfaction dépend beaucoup du niveau de vie : « Elle progresse continûment avec le niveau de vie du ménage pour atteindre + 0,4 point pour un répondant d’un ménage appartenant aux 20 % des ménages les plus aisés par rapport à une personne dont le ménage fait partie des 20 % les plus modestes. Toutefois, cette relation n’est pas linéaire : le gain de satisfaction diminue à mesure que le niveau de vie augmente. »
La satisfaction varie également selon la surface du logement : à composition familiale donnée, elle augmente d’un point entre un logement de moins de 40 m2 et un de 100 m2 ou plus.
La satisfaction dépend aussi du territoire d’habitation
Elle varie enfin selon le territoire d’habitation. Plus leur commune est riche, plus les Français sont satisfaits. Globalement, la satisfaction générale est minimale dans les communes situées dans les pôles des petites aires d’attraction des villes (7,1 sur 10 dans les aires de 50 000 à 200 000 habitants et 7,2 dans celles de moins de 50 000 habitants). Elle culmine à 7,5 en couronne parisienne ou en couronne des aires de taille intermédiaire de 200 000 à 700 000 habitants.
Cependant, ces données sont à prendre avec précaution, parce qu’elles sont en fait le reflet de la composition des populations résidentes. Par exemple, il y a plus de jeunes à Paris que dans les communes isolées. « Une fois prises en compte les caractéristiques individuelles, celles du logement et celles de la richesse de la commune de résidence, la dispersion des notes moyennes de satisfaction selon les territoires se réduit. L’impact de l’environnement local est significatif sur la note moyenne de satisfaction dans la vie mais son influence reste néanmoins faible au regard de celle des caractéristiques individuelles. »
Ces précautions prises, on note qu’à caractéristiques identiques, « le niveau de satisfaction est plus faible à Paris et dans la catégorie des autres communes‐pôles de l’agglomération parisienne, dans celles des communes‐pôles des aires de taille moyenne (Béziers, Blois ou Montélimar, par exemple) et dans les communes situées en périphérie des très grandes aires (celles de Bordeaux, Toulouse, Lyon ou Marseille par exemple). La satisfaction générale est maximale dans les aires de 200 000 à 700 000 habitants, pôle ou couronne, puis dans les pôles des très grandes aires et dans les communes hors attraction des villes. »
La situation est très contrastée en Île-de-France : « La satisfaction déclarée est maximale dans l'Essonne (7,4 en moyenne) et minimale en Seine‐Saint‐Denis (6,8). Mais en raisonnant toutes choses égales par ailleurs, la hiérarchie est modifiée. Le niveau de satisfaction reste minimal en Seine‐Saint‐Denis (− 0,3 point par rapport au reste de la région) alors qu’il culmine à Paris (+ 0,1 point). »
D’une manière générale, la satisfaction est plus élevée que la moyenne nationale à l’ouest du pays ainsi que le long d’une diagonale reliant l’Ariège au Haut-Rhin. Néanmoins, les écarts sont très faibles, voire non significatifs pour plusieurs départements.
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