Gliflozines : nature et ampleur des bénéfices dans les différents sous-groupes de patients

  • Bhattarai M & al.
  • JAMA Netw Open

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’articles
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À retenir

  • Selon une méta-analyse ayant rassemblé plus de 71.000 patients à haut risque, le traitement par une gliflozine offre une réduction de 33% du risque de décès cardiovasculaires ou d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (IC), mais aucun bénéfice significatif concernant la prévention de l’infarctus du myocarde. Ces analyses montrent des disparités en termes de risque selon les sous-groupes.

 

Les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2) ou gliflozines ont fait l’objet de nombreuses études cliniques randomisées. Cependant, selon le profil clinique des patients inclus et du design des études, leurs résultats ont été parfois contrastés. Aussi, des chercheurs ont rassemblé l’ensemble de ces données pour avoir une vision plus fidèle et un niveau de preuve plus robuste quant à l’efficacité de cette classe thérapeutique, selon le profil des patients ou la nature des évènements évalués.

Méthodologie

Les études cliniques regroupées dans cette méta-analyse étaient celles qui avaient comparé un inhibiteur de SGLT2 (canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine, ertugliflozine, sotagliflozine) versus placebo chez des patients à haut risque cardiovasculaire ayant une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale ou étant diabétique. Le critère d’évaluation devait concerner le pronostic cardiovasculaire.

Principaux résultats

Au total, 10 études ont été incluses dans la méta-analyse, regroupant 71.553 patients parmi lesquels 39.053 ont reçu un inhibiteur de SGLT-2. Le suivi a montré la survenue d’un décès cardiovasculaire ou d’une hospitalisation pour IC chez 8,10% des sujets sous gliflozines contre 11,56% de ceux sous placebo, soit un odds ratio de 0,67 [0,55-0,80] (p<0,001, I2 = 92%). La différence était aussi significative pour les deux types d’évènements pris isolément. Cela correspondait à la nécessité de traiter 5,7 patients pour prévenir un évènement. Le nombre d’évènements indésirables cardiovasculaires majeurs et la mortalité globale ont aussi été réduits, respectivement de 10% (10,22% vs 9,82%, soit un OR de 0,90 [0,81-0,99], p=0,03; I2=66%) et de 13% (7,86% vs 7,09% soit un OR de 0,87 [0,80-0,96], p=0,004; I2=59%). En revanche, les données relatives à la survenue d’infarctus aigu du myocarde (IDM, 5 études) ne montrent pas de différence entre les deux groupes (4,66% sous gliflozine vs 4,70% sous placebo, p=0,22, I2=0%).

Les analyses en sous-groupes ne montrent pas de différence de bénéfice sur le critère de décès cardiovasculaire ou d’hospitalisation pour IC selon le sexe, l’âge (plus ou moins de 65 ans) ou l’origine (sujets blancs versus les autres origines ethniques groupées). Pour autant, le taux de survenue de ces évènements était supérieur chez les hommes que chez les femmes (9,01% vs 5,34%) et chez les 65 ans et plus vs les patients plus jeunes (10,47% vs 6,94%).