Gastro-entérite de l’enfant : clarifications autour des probiotiques
- Schnadower D & al.
- Am J Gastroenterol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Une analyse des données individuelles de deux grands essais cliniques randomisés portant sur 2 formulations probiotiques différentes dans la prise en charge de la gastro-entérite de l’enfant propose d’évaluer l'effet de ce traitement sur la durée et l’influence de la fréquence de la diarrhée. Elle ne permet pas de montrer que l'une ou l'autre de ces caractéristiques ait un rôle sur le devenir des symptômes. Aussi, initier un traitement probiotique ne semble pas offrir d'effets bénéfiques aux enfants traités, dans les 14 jours suivant l’inclusion, par rapport à une prise en charge adaptée sans probiotiques associés.
Les probiotiques font partie de certaines recommandations dans la prise en charge de la gastro-entérite de l’enfant, sans que les données cliniques ne soient très solides. Deux grands essais contrôlés randomisés multicentriques récents, conduit à partir de probiotiques distincts, ont justement échoué à démontrer un tel bénéfice. Cependant, les questions de sévérité et de durée des symptômes pourraient influencer ces résultats. Des auteurs ont proposé de compiler ces deux études et de réaliser une analyse des données individuelles afin de mesurer le bénéfice potentiel du traitement selon la situation clinique.
Méthodologie
Les deux essais (PERC et PECARN) avaient été conduits versus placebo chez des enfants âgés de 3 à 48 mois, dans 16 services d'urgence des Etats-Unis et du Canada, afin d’évaluer l'efficacité de deux probiotiques pris 2 fois/jour (Lactobacillus rhamnosus GG et une combinaison L. rhamnosus et L. helveticus). L’objectif était d’évaluer la présence d'une gastro-entérite modérée à sévère (score de l'échelle de Vesikari modifiée 9 ou plus) selon l’ancienneté des symptômes (<24, 24-72 ou plus de 72 heures) et la fréquence des épisodes de diarrhée (<3, 4-5, ou 6 et plus par jour) avant l’inclusion.
Principaux résultats
Au total, l’analyse a inclus 1.770 patients, parmi lesquels 882 ont reçu un probiotique. L'âge médian était de 16 mois et 55,1% étaient des garçons.
Avant l’inclusion, les enfants avaient eu un nombre médian d'épisodes diarrhéiques de 5 par 24 heures, la diarrhée étant sévère pour 58,7% de la cohorte. De plus, 59,7% de la cohorte avaient une diarrhée depuis 24 à 72 heures, et les trois quarts avaient aussi eu un épisode de vomissement durant les 24 heures précédentes.
La proportion de participants ayant un score de sévérité élevé de gastroentérite était de 18,4% et de 18,3 % dans les groupes probiotiques et placebo respectivement. Il n'y avait pas de preuve d'interaction entre chacun des 8 groupes de sévérité et de durée analysés et le pronostic clinique. Même le groupe ayant les symptômes les plus sévères depuis moins de 24 heures ne présentait pas un devenir différent des autres.
Par ailleurs, le recours à une consultation médicale au cours du suivi était identique dans les deux groupes et aucune différence de durée ou de nombre d'épisodes diarrhéiques n’a été observée entre ces différents sous-groupes de patients.
Si cette étude n’est pas une étude prospective directe et compile les données de deux probiotiques différents, elle suggère toutefois que les probiotiques n’ont pas d’intérêt clinique chez le jeune enfant atteint de gastro-entérite.
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