Fracture itérative chez le sujet âgé en France

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude française montre que 9,1% des personnes de plus de 75 ans qui ont déjà fait une fracture refont une fracture majoritairement dans l’année qui suit.
  • Le sexe féminin et la fracture fémorale proximale sont des facteurs de risque de nouvelle fracture.
  • En revanche, l’âge ne serait pas selon cette étude un facteur de risque de fracture itérative.
  • « Une meilleure identification des facteurs de risque de refracture chez ces patients âgés est donc un enjeu de santé publique. Avec le vieillissement de la population, l’incidence des fractures fémorales proximales va tripler d’ici 2050 avec une estimation de 150.000 fractures par an. Avec un taux de fracture controlatérale de 10,8% à cinq ans, et un taux d’institutionnalisation de 14% estimé dans cette série, cela se traduirait par plus de 16.000 hospitalisations supplémentaires sur cinq ans, et nécessiterait environ 21.000 institutionnalisations supplémentaires par an en France », soulignent les auteurs qui appellent à la réalisation d’une étude multicentrique analysant l’impact des pratiques gériatriques, chirurgicales et rééducatives dans ce contexte.

Pourquoi est-ce important ?

Ces données sont essentielles pour la recherche et l’impact en clinique des nouvelles pistes d’optimisation de la prise en charge gériatrique en France.

Méthodologie

Une équipe d’un département de chirurgie orthopédique et traumatique français a réalisé cette étude rétrospective entre janvier 2011 et décembre 2019, visant à décrire les caractéristiques d’une cohorte >75 ans hospitalisée en unité de gériatrie périopératoire pour fracture itérative et à identifier les éventuels facteurs de risque de fracture itérative.

Principaux résultats

Sur les 3.207 patients hospitalisés dans le département de chirurgie orthopédique et traumatique, 292 avaient une fracture itérative, soit 9,1% de la population (âge moyen 85,4 ans).

Les fractures initiales étaient principalement des fractures intertrochantériennes (43,2% des cas), du col fémoral (32,9%), péri-implant (5,5%) ou au niveau huméral proximal (5,5%).

Les nouvelles fractures étaient pour 29,5% des fractures intertrochantériennes, pour 28,8% des fractures péri-implant et pour 26,7% une fracture du col fémoral.

Les sujets hospitalisés pour fracture fémorale proximale étaient 58,1% à avoir déjà fait une fracture du même type. 

Toutes fractures confondues, le second épisode fracturaire était controlatéral dans 58,6% des cas (et dans 78% des situations, la fracture itérative était de même type que la première fracture).

En revanche, lorsque la première fracture n’était pas une fracture fémorale proximale, la seconde était plus souvent homolatérale (61,4% versus 35,1%, p=0,0001).

La majorité des nouvelles fractures sont survenues dans l’année suivant la dernière fracture (55,5%) avec un délai médian de 9,6 mois. Ce délai était raccourci en cas de fracture péri-implant ou de sortie directe à domicile. 

Les analyses ont montré que 21,9% des sujets étaient institutionnalisés lorsque la première fracture est survenue. La démence (p=0,0002) et l’augmentation du score de Charlson (tendance significative p=0,05) étaient les deux seuls facteurs de risque d’institutionnalisation après un premier épisode de fracture mis en évidence par cette étude.

Les femmes (10,2% versus 6,8%, p=0,003) et les fractures fémorales proximales (10,7% versus 6,8%, p=0,05) étaient des facteurs de risque de fracture itérative. 

L’âge à la première fracture, le score de Charlson, le délai avant refracture ne sont pas apparus comme étant associés au délai de refracture.