Fournitures scolaires : sont-elles toxiques pour les enfants ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Certaines études ayant mis en évidence la présence ou l’émission de substances chimiques potentiellement toxiques dans les fournitures scolaires ou de bureau, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a décidé de s’autosaisir sur ce sujet.

Un risque pour la santé des enfants ?

L’Anses a réalisé une synthèse de la littérature disponible mais cette thématique reste très peu documentée. De plus, les études portent principalement sur l’émission de substances chimiques et peu sur le transfert par contact cutané. Cependant, on peut noter que les familles de substances chimiques les plus régulièrement étudiées, ou le plus souvent identifiées lors des analyses, sont :

  • Les phtalates, par exemple retrouvés dans des gommes et de la pâte à modeler, qui peuvent être des perturbateurs endocriniens ou être toxiques pour la reproduction ;
  • Les composés organiques volatils (COV), dont le formaldéhyde, le chloroforme ou le toluène, ont été retrouvés dans des surligneurs, marqueurs, gommes, stylos parfumés, crayons de bois, colles, rubans adhésifs… Ils sont potentiellement toxiques, sensibilisants cutanés, cancérigènes et mutagènes ;
  • Le benzène est parfois retrouvé dans les colles ;
  • Des métaux (chrome hexavalent, cadmium, nickel, plomb) peuvent être retrouvés dans la peinture à doigt ou les marqueurs pour tableau blanc ;
  • Des PFAS (per- et polyfluoroalkyls) peuvent être émis par des feuilles de papier ;
  • Des colorants, retrouvés pour certains dans des stylos-feutres ;
  • Des conservateurs (isothiazolinones…) ;
  • Des substances parfumantes, utilisées dans certains feutres et crayons de couleur ;
  • Des résines, retrouvées dans des colles ou des encres.

Plusieurs de ces substances sont classées au niveau européen comme sensibilisantes cutanées, cancérigènes… et sont déjà interdites ou restreintes dans les jouets. Inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, certaines peuvent entraîner des effets sur la santé. Ce risque est d’autant plus grand chez les enfants qui ont tendance à mettre à la bouche et qui utilisent leurs fournitures scolaires quasi-quotidiennement.

Quelle réglementation ?

En France et en Europe, les fournitures scolaires ne relèvent actuellement d’aucune réglementation spécifique, tant pour leur composition que pour leur fabrication ou leur utilisation. C’est pourquoi l’Anses recommande d’appliquer à l’ensemble des fournitures scolaires la réglementation relative à la sécurité des jouets, dans laquelle le volet chimique interdit ou limite la présence d’un grand nombre de substances telles que les CMR (agents chimiques cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), les substances allergisantes, le chrome, le plomb…

En attendant, l’Anses :

  • Encourage les fabricants et distributeurs à supprimer certaines substances dangereuses sans attendre les évolutions réglementaires ;
  • Conseille aux parents de privilégier les fournitures ne contenant ni substances parfumantes, ni paillettes, ni autre artifice qui pourraient inciter les enfants à les « mâchouiller », voire à les avaler.