Formes sévères de COVID-19 chez les femmes enceintes : les résultats rassurants d’une étude de cohorte britannique

  • Knight M & al.
  • BMJ

  • Agnès Lara
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Cette étude de cohorte britannique menée chez des femmes enceintes hospitalisées pour une forme sévère de COVID-19 montre que 10% d’entre elles ont eu besoin d’une assistance respiratoire et qu’1% d’entre elles sont décédées.
  • Parmi ces femmes présentant une forme sévère, plus de la moitié femmes étaient d’origine africaine ou issues d’autres minorités ethniques et près de 70% étaient en surpoids.
  • Les issues de grossesse ont été favorables dans la plupart des cas et la positivité des nouveau-nés au SARS-Cov-2 n’a été observée que de façon très occasionnelle.

 

Bien que les femmes enceintes ne soient pas considérées comme étant à risque plus élevé d’infection COVID-19 que le reste de la population, les données recueillies lors des épidémies de SARS et de MERS suggèrent que leur risque de développer une forme respiratoire sévère serait plus élevé, en particulier au cours du 3e trimestre de grossesse, avec un impact sur la morbimortalité néonatale. Une étude en population britannique s’est donc attachée à décrire les caractéristiques de femmes enceintes hospitalisées pour une infection au COVID-19 et à observer l’évolution et l’issue de leur grossesse.

Méthodologie

À partir du système de surveillance obstétrique national britannique qui recueille les données de l’ensemble des services d’obstétriques hospitaliers, une cohorte prospective de femmes enceintes hospitalisées pour une forme sévère de COVID-19 a été observée de façon à identifier les facteurs associés à l’infection et à suivre l’évolution des grossesses.

Résultats

  • L’étude a inclus 427 femmes enceintes hospitalisées pour une infection confirmée par le SARS-Cov-2 entre le 1er mars 2020 et le 14 avril 2020, ce qui représentait un taux d’incidence de 4,9 pour 1.000 maternités.
  • Les symptômes étaient survenus en moyenne à 34 semaines de grossesse (29-38), au cours du 3e trimestre de grossesse pour la plupart. Il s’agissait de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires.
  • Parmi cette cohorte de femmes, 56% étaient d’origine africaine ou appartenaient à des ethnies minoritaires (asiatiques notamment), 69% étaient en surpoids ou obèses, 41% avaient 35 ans ou plus, 34% avaient des comorbidités avant l’infection. La majorité d’entre elles (62%) avaient déjà eu des enfants ou des fausses couches.
  • Concernant les caractéristiques de l’infection, 10% des femmes ont eu besoin d’une assistance respiratoire et 5 (1,2%) d’entre elles sont décédées, dont 3 des suites de l’infection.
  • Des fausses couches sont survenues chez 0,9% des femmes et 75% d’entre elles ont conduit leur grossesse à terme. Les accouchements prématurés (près de 25% des naissances) étaient pour la plupart (80%) provoqués en raison de la maladie de la mère (48%) ou du risque pour l’enfant (14%).
  • En ce qui concerne les nouveau-nés (n=265), 25% ont été admis en unités de soins intensifs, 5% (n=12) ont été testés positifs au SARS-Cov-2, dont 6 dans les 12h suivant la naissance et 2 nés par voie basse.