Forces et faiblesses de la nouvelle organisation régionale autour de la maîtrise du bon usage des antibiotiques
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Une enquête montre que seule une région sur deux a pour l’heure pu mettre en place les centres régionaux en antibiothérapie (CRAtb) que le ministère de la santé a appelé de ses vœux en 2020. Les difficultés principales tiennent au recrutement de professionnels de santé libéraux et de l’animation dans le domaine des soins primaires.
- Cependant, les données montrent la complémentarité de ces nouvelles structures à celle des centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias) existant depuis 2017 et leur aptitude à optimiser le travail qui était préalablement animé localement avant la création des CRAtb.
Pourquoi est-ce important ?
En mai 2020, le ministère de la santé a recommandé la mise en place de centres régionaux en antibiothérapie (CRAtb) dans chaque région sous la responsabilité des agences régionales de santé (ARS), dans le cadre de la stratégie de prévention des infections et de l’antibiorésistance. Leur mission est de fournir une expertise et un appui stratégique sur le bon usage des antibiotiques à destination des professionnels et structures médicales ou médicosociales, mais aussi de coordonner les professionnels en charge de la maîtrise du bon usage de l’antibiothérapie. Les CRAtb sont invités à travailler en lien avec les centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias) mises en place en 2017. Il était donc intéressant de tirer un bilan à 2 ans de la mise en place de ces structures au niveau régional, des actions qu’ils ont conduites, et des interactions qu’ils ont tissées avec les autres acteurs régionaux depuis leur création.
Méthodologie
Cette étude repose sur une enquête transversale menée entre septembre 2021 et mars 2022 auprès des huit CRAtb et de leurs correspondants régionaux (ARS et CPias). Il s’agissait d’un questionnaire en ligne et d’entretiens semi-structurés.
Principaux résultats
Sept des 8 CRAtb ont répondu au questionnaire envoyé : tous étaient fondés sur le binôme requis par les textes (un infectiologue, un médecin généraliste), la plupart du temps à temps partiel, mais 5 d’entre eux avaient aussi d’autres professionnels impliqués (microbiologiste, pharmacien, médecin hygiéniste…).
Parallèlement, 21 entretiens ont été conduits auprès de 28 professionnels issus d’un CRAtb, d’une ARS ou d’un CPIas. Ils ont souligné l’intérêt de la rationalisation et du décloisonnement des activités permis par la création de ces structures, qui s’adossent souvent aux préalables CPIas, permettant un avantage logistique, une économie de ressources grâce à la mutualisation des locaux et/ou des moyens et/ou des réseaux opérationnels et/ou des bases de données.
Le volet ambulatoire apparaît toutefois plus délicat à déployer, en partie du fait des difficultés à recruter un médecin généraliste (freins financiers, de disponibilité et de diffusion des annonces). Le fait de ne pas disposer d’un point d’entrée notamment pour communiquer auprès des médecins libéraux reste aussi une limite identifiée par les personnes interrogées.
Enfin, ces dernières ont majoritairement souligné que le CRAtb a pu dans la plupart des cas conduire son travail à partir des équipes régionales de bon usage de l’antibiothérapie qui existaient auparavant localement, permettant de poursuivre les actions qui existaient déjà et d’en implémenter plus facilement de nouvelles grâce à leur meilleure structuration.
Le rôle du COVID-19 dans la dynamique d’implantation a certainement été déterminant.
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