Fongicides SDHI : aucun élément pour justifier leur retrait du marché
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
En avril 2018, plusieurs scientifiques publiaient une tribune dans la presse pour alerter sur les risques potentiels pour la santé humaine de l’utilisation des fongicides SDHI, inhibiteurs de l’enzyme succinate déshydrogénase nécessaire à la respiration cellulaire de champignons et de moisissures affectant les cultures. En janvier 2019, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) publiait un avis rédigé par un groupe d’experts indépendants qui concluait à l’absence d’alerte sanitaire pouvant conduire au retrait de ces fongicides du marché. Cependant, elle lançait un appel à la vigilance au niveau européen et international et soulignait l’importance de renforcer la recherche sur de potentiels effets toxicologiques chez l’Homme.
Elle publie à présent les conclusions tirées depuis janvier de l’examen des données scientifiques rassemblées par son groupe d’experts indépendants. Celui-ci confirme l’absence de signal d’alerte sanitaire. En effet :
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Le niveau des expositions alimentaires est faible au regard des seuils toxicologiques.
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Aucun des fongicides SDHI n’est classé cancérigène avéré ou présumé dans la réglementation européenne.
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Tous sont rapidement métabolisés et éliminés chez l’Homme.
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Aucune donnée ne suggère une augmentation de l’incidence des cancers suite à la commercialisation des fongicides SDHI, notamment chez les agriculteurs.
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Aucune ne décèle un impact sur l’environnement.
Plusieurs travaux en cours ont été identifiés tenant compte de ces fongicides :
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Certains répondent aux vœux de recherche émis par le groupe d’experts indépendants en janvier dernier.
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D’autres visent à mieux comprendre leurs modalités d’action.
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L’expertise collective en cours menée par l’INSERM sur les effets des fongicides sur la santé humaine incluera les SDHI.
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L’ANSES publiera au premier semestre 2020 les résultats de son autosaisine sur les expositions cumulées aux différents SDHI via l’alimentation.
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Des études en cours sur les contaminations de l’air, des sols et de l’alimentation prennent en compte les SDHI.
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Ces fongicides sont évalués par l’Autorité européenne de sécurité des aliments et par l’Agence européenne des produits chimiques, ainsi que par les États membres de l’Union, notamment en vue de l’approbation pour leur mise ou leur maintien sur le marché.
Actuellement, aucun élément n’est en faveur de leur retrait du marché.
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