Fin 2018, un bénéficiaire des minima sociaux sur six n’avait pas de complémentaire santé
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
En France, fin 2018, 6,6 millions de personnes bénéficiaient de revenus minima garantis : minima sociaux – revenu de solidarité active (RSA), allocation de solidarité spécifique (ASS), allocation aux adultes handicapés (AAH), minimum vieillesse – et prime d’activité (PA). Une enquête menée fin 2018-début 2019 auprès de 12.180 bénéficiaires de ces minima, interrogés en face à face, a montré que parmi eux, 87% étaient couverts par une complémentaire santé, contre 96% pour l’ensemble de la population. Cette proportion était moindre chez les bénéficiaires de minima sociaux (83%) que chez ceux recevant une prime d’activité (92%), probablement parce que ces derniers avaient une complémentaire d’entreprise.
Pour mémoire, fin 2018, il existait deux types d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé : la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et l’ACS (aide au paiement d’une complémentaire santé). Ils ont été remplacés en novembre 2019 par la CSS (complémentaire santé solidaire) avec ou sans participation financière.
Soixante sept pour cent des bénéficiaires du RSA étaient couverts par la CMU-C, contre 11% pour les bénéficiaires de l’AAH, 14% pour ceux du minimum vieillesse, 19 % pour ceux de la prime d’activité et 30% pour ceux de l’ASS. La relativement faible proportion de bénéficiaires du RSA couverts par la CMU-C, alors qu’ils y étaient automatiquement éligibles, s’explique essentiellement par le fait d’être déjà couverts par une complémentaire santé (37%) ou d’être persuadés ne pas y avoir droit en raison de revenus trop élevés (16%), bien moins que par la complexité ou la longueur des démarches (12%).
La part des bénéficiaires de revenus minima garantis ayant dû renoncer à des soins pour des raisons financières au cours de l’année était plus élevée que dans l’ensemble de la population, que ce soit pour une consultation chez le médecin (18% contre 5%) ou pour des soins dentaires (29% contre 17%). Cependant, cette part était plus faible chez ceux couverts par une complémentaire santé (16% ont renoncé à une consultation chez le médecin et 27% à des soins dentaires) que chez ceux ne l’étant pas (32% et 42%). Elle était encore plus basse pour les bénéficiaires de la CMU-C (11% et 21%), sans doute parce qu’ils bénéficiaient de l’opposabilité des tarifs (empêchant le paiement des dépassements d’honoraires). Cependant, 15% des bénéficiaires de revenus minima garantis bénéficiaires de la CMU-C fin 2018 ont indiqué qu’il leur était déjà arrivé qu’une consultation médicale leur soit refusée parce qu’ils bénéficiaient de ce dispositif.
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