Filgotinib : une nouvelle option thérapeutique pour les femmes atteintes de PR

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales par Medscape
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

France — Le filgotinib (Jyseleca®, Galapagos) a obtenu son remboursement dans la prise en charge des patientes adultes atteintes de polyarthrite rhumatoïde active modérée à sévère. En revanche, à ce stade, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis défavorable au remboursement chez les hommes en raison d’un risque potentiel sur la spermatogénèse.

Disponible en comprimés pelliculés de 200 mg et 100 mg, le filgotinib est un inhibiteur de JAK1 administré une fois par jour, pour le traitement des patientes adultes atteintes de PR active modérée à sévère ayant présenté une réponse inadéquate ou une intolérance à un ou plusieurs traitements de fond (DMARDs).

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Il peut être utilisé en monothérapie ou en association avec le méthotrexate (MTX). La place de ce nouveau traitement dans la stratégie thérapeutique est alignée sur celle des autres inhibiteurs de JAK. Il peut donc être utilisé après échec d’un ou plusieurs traitements de fond soit en 2ème ligne (après échec d’un traitement de fond classique type méthotrexate) ou en 3ème ligne (échec d’une biothérapie) voire plus (échec de plusieurs traitements de fond classiques et/ou biothérapies).

Cependant, la HAS conseille que, chez la femme, comme pour les autres anti-JAK, il soit utilisé de préférence en 3ème ligne ou plus (à savoir après l’échec d’au moins une biothérapie) compte tenu des inquiétudes en termes de tolérance notamment à long terme liés au nouveau mécanisme d’action et du recul plus important en termes d’efficacité et de tolérance des biothérapies.

Chez ces patientes, la Commission considère que l’association au MTX doit être privilégiée et que l’utilisation en monothérapie doit être réservée aux situations d’intolérance au MTX ou lorsque la poursuite du traitement avec le MTX est inadaptée.

Etudes FINCH et DARWIN

Le médicament a obtenu une AMM en septembre 2020 en raison du bon rapport bénéfice/risque rapporté sur 52 semaines dans les études FINCH 12et DARWIN 3 auprès de plus de 2900 patients. Dans les études FINCH, le filgotinib a atteint les critères ACR20/50/70, avec des améliorations de tous les composants ACR individuels par rapport au placebo ou au MTX (le score ACR est une échelle permettant de mesurer l'évolution des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde). Il a également été associé à des améliorations au niveau d'autres cibles thérapeutiques comme le score d'activité de la maladie < 2,6 dans 28 articulations utilisant la protéine C réactive, a indiqué le laboratoire.

Le filgotinib a également inhibé la progression des lésions articulaires structurelles, tel qu'évalué par le score de Sharp total modifié, par rapport au placebo.

En termes de tolérance, les taux d'infections graves et de zona étaient similaires à ceux de l’anti-TNF adalimumab et du MTX. Des événements indésirables cardiaques majeurs et thromboemboliques ont été rarement rapportés.

Avis défavorable chez les hommes 

A ce stade, la HAS considère que, chez les hommes, le filgotinib n’a pas de place dans la stratégie de prise en charge de la PR active modérée à sévère en raison d’un risque potentiel et possiblement irréversible sur la spermatogenèse non identifié avec les autres anti-JAK. Cet avis pourrait changer en fonction des études cliniques en cours évaluant l’effet du filgotinib sur la spermatogénèse (MANTA).

Cet article a initialement été publié sur le site Medscape.