Fibrose pulmonaire idiopathique : quid de la pirfénidone en vraie vie ?

  • Cottin V & al.
  • Adv Ther

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • L’analyse rétrospective des données de la cohorte RaDiCo-PID (Rare Disease Cohorts — Pneumopathies Interstitielles Diffuses) offre une image de la façon dont la pirfénidone est acceptée et tolérée en routine.

  • La mise à disposition de comprimés plus fortement dosés que les gélules initialement disponibles se traduit par des arrêts de traitement moins fréquents et une durée de traitement supérieure à celle préalablement observée.

  • Parallèlement, la tolérance était comparable à celle rapportée dans les études pivots.

 

La pirfénidone est indiquée dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) depuis 2011. Initialement proposée sous forme de gélules à 267 mg, elle est depuis 2018 disponible sous forme de comprimés de 267 et 801 mg, simplifiant les schémas de prise imposant une posologie cible de 2.403 mg/jour. Cependant, les seules données permettant de comparer l’acceptation, la persistance et la tolérance de ce traitement étaient les études pivots. RaDiCo-PID étant l’une des plus importantes cohortes de patients à l’échelle européenne, il était intéressant de l’exploiter pour tirer des enseignements sur le médicament en pratique clinique de routine.

Méthodologie

Les auteurs ont identifié au sein de la cohorte les patients atteints de FPI ayant reçu au moins une dose de pirfénidone entre juillet 2017 et juillet 2019. Ils ont comparé les données de ceux ayant été traités par gélules seules, comprimés seuls, et ceux ayant bénéficié d’une substitution entre les deux formulations.

Principaux résultats

Parmi les 288 patients inclus, ils étaient 162 à avoir initié le traitement au cours de cette période d’analyse, et 256 à être sous pirfénidone dans la période où les deux formulations étaient disponibles. Parmi les 256 patients, 44,9% sont passés des gélules aux comprimés au cours de la période de suivi, tandis que 4,7% ont fait le changement inverse.

Le profil sociodémographique était globalement homogène : il s’agissait majoritairement d’hommes (85,9%), avec un âge moyen de 72,3 ans (70,8 ans au diagnostic).

Globalement, la durée moyenne de traitement était de 21,5 mois et la posologie quotidienne moyenne de 2.106,7mg/jour. L’atteinte de la dose cible a été faite de façon progressive dans deux tiers des cas, et même chez près de 90% des patients qui avaient initié le traitement le plus récemment.

Le taux d’arrêt définitif a été de 46,5%, principalement à cause des évènements indésirables (68,1%). Ce chiffre était supérieur dans le groupe ayant uniquement reçu des gélules (60,7%) par rapport à ceux ayant uniquement reçu des comprimés (45,8%) ou étant passés de l’un à l’autre (36,1%).

Parmi les événements indésirables, rapportés chez 39% des patients, on comptait 5 % de patients ayant nécessité une hospitalisation. Le profil de tolérance décrit dans cette étude était comparable à celui rapporté par les études de phase 3 (éruptions cutanées, troubles gastro-intestinaux...).

Financement

Cette étude a été financée par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche).