Fibrillation atriale : l’hyperthyroïdie entraîne un sur-risque d’AVC
- Zhang J & al.
- J Clin Med
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une équipe française a évalué l'incidence annuelle des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques et des hémorragies chez les patients sortant d’hospitalisation après un épisode de FA (fibrillation atriale), en comparant ceux avec ou sans hyperthyroïdie concomitante.
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Cette étude montre que ceux qui ont une hyperthyroïdie ont un sur-risque d’accidents ischémiques durant la première année post-admission, par rapport aux autres. Le risque devenait statistiquement comparable entre les deux populations une fois la première année passée.
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L'hyperthyroïdie semble donc bien être un facteur de risque indépendant d’AVC ischémique chez les patients souffrant de FA, au cours de la première année.
Pourquoi est-ce important ?
La fibrillation atriale est fréquemment associée à l'hyperthyroïdie, avec une prévalence estimée à 10-25% parmi les patients atteints, contre 1,5 à 2% dans la population générale. L’hyperthyroïdie est aussi associée à un sur-risque d’AVC et de mortalité cardiovasculaire essentiellement chez les sujets les plus jeunes et/ou sans comorbidités cardiovasculaires. Ces données suggèrent que l’influence de l'hyperthyroïdie s’amenuise à mesure que d’autres facteurs de risque s’accumulent.
Afin de mieux apprécier le pronostic de la FA chez les sujets ayant une hyperthyroïdie, il était intéressant de comparer si l'incidence des différentes complications secondaires à la FA était différente selon la présence ou non d’une hyperthyroïdie.
Méthodologie
Cette étude longitudinale nationale a été réalisée de manière rétrospective à partir de la base de données PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information). Les données de tous les patients admis pour FA en France entre 2010 et 2019 ont été identifiées afin de rechercher la survenue d’AVC ischémiques et d’événements hémorragiques majeurs, ainsi que le taux de mortalité toutes causes et cardiovasculaire selon l’existence d’un diagnostic concomitant d’hyperthyroïdie.
Principaux résultats
L’étude a été conduite à partir des données de 2.421.087 patients FA (âge moyen 77,2 ans, 52,9% de femmes) dont 1,3% avaient une hyperthyroïdie concomitante.
Au cours du suivi, l'incidence annuelle des AVC était de 2,6 [2,5-2,8] chez les sujets FA avec hyperthyroïdie contre 2,3 chez ceux sans hyperthyroïdie. Ainsi, l'hyperthyroïdie constituait un facteur de risque indépendant (rapport de risque ajusté HRa 1,133 [1,080-1,189]) sur l’ensemble du suivi, majoré au cours de la première année suivant le diagnostic d'hyperthyroïdie (HRa 1,203 [1,120-11,29]), sans différence entre les hommes et les femmes.
Les AVC hémorragiques étaient aussi fréquents dans les deux populations, avec 1,2%/an, que les patients aient ou non une hyperthyroïdie concomitante.
Aucune différence statistique n'a été observée concernant l’incidence annuelle de la mortalité toutes causes confondues ou cardiovasculaire malgré la tendance comparable à un sur-risque durant la première année suivant le diagnostic d'hyperthyroïdie par rapport aux années suivantes.
La valeur prédictive des scores de gravité CHA2DS2VASc et HAS-BLED dans les AVC ischémiques et hémorragiques respectivement ne différait pas de manière significative selon la présence ou l’absence d’hyperthyroïdie.
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