Fibrillation atriale : Les antithrombotiques sont-ils prescrits en fonction du genre ?
- Mazurek M & al.
- Am J Med
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Au global, selon les résultats d’une étude internationale de registre portant sur des sujets souffrant de fibrillation atriale, la prévalence de l’utilisation des anticoagulants serait similaire pour les hommes et les femmes. La décision de prescrire un anticoagulant oral semblerait surtout dépendre de la différence du risque d’AVC plutôt que du genre.
Pourquoi est-ce important ?
Une prévention efficace de l’AVC en cas de fibrillation atriale nécessite de recourir à des anticoagulants par voie orale. Pour des raisons non totalement élucidées, le risque thromboembolique global est plus élevé chez la femme que chez l’homme. Quoi qu’il en soit, le sexe féminin a été intégré à l’évaluation du score CHA2DS2-VASc, au même titre que l’insuffisance cardiaque congestive, l’hypertension, l’âge ≥75 ans, le diabète de type 2, les AVC/AIT, la maladie vasculaire, l’âge 65-74 ans. Nombreuses recommandations pour la prise en charge de la fibrillation atriale préconisent qu’un traitement par anticoagulant oral doit être considéré chez les patients présentant au moins un facteur de risque d’AVC (hors genre), soit un CHA2DS2-VASc ≥1 pour les hommes et ≥2 pour les femmes. Cependant, malgré ces recommandations, des données indiquent que la prescription d’anticoagulant serait inférieure de 50% chez les femmes vs les hommes. D’où l’intérêt de cette étude de très large envergure.
Principaux résultats
Les données de 15.092 patients inclus consécutivement (âge médian 71,0 ans, 45,5% de femmes) entre 2011 et 2014 ont été analysées. La prévalence de l’hypertension, des hyperlipidémies, du diabète, des antécédents d’AVC ou d’accident ischémique transitoire (AIT), d’insuffisance rénale, d’antécédents de saignements et de cancers étaient similaires pour les deux sexes. Un quart des hommes avaient une maladie artérielle coronarienne et 13,8% avaient eu un infarctus du myocarde, alors que pour les femmes, la proportion était inférieure de 50%. La fibrillation atriale paroxystique était plus courante chez les femmes (57,2%) que chez les hommes (50,1%), ainsi que l’arythmie symptomatique (31,4% vs 25,5%).
Au total, 79,7% de femmes et 80,2% d’hommes ont été traités par anticoagulants. La différence absolue de prévalence d’utilisation des anticoagulants entre les genres était de -0,5% [-1,8% à 0,8%].
Les antivitamines K étaient prescrits à raison de 32,8% et 31,9% (les NACO 46,8% et 48,3%), respectivement chez les femmes et les hommes.
Aucun facteur confondant pour l’association entre les genres et les prescriptions d’anticoagulants n’a été mis en évidence.
Les différences d’utilisation des anticoagulants en fonction des sexes (plus faible utilisation chez les femmes par rapport aux hommes) ont été retrouvées pour les critères suivants par ordre décroissant de magnitude : un score CHA2DS2-VASc=1, un score CHADS2=0, des antécédents de saignements, l’âge <65 ans, l’absence d’antécédent d’hypertension, l’infarctus du myocarde, la maladie coronarienne et la région Nord Américaine.
Méthodologie
Le registre GLORIA-AF (Global Registry on Long-Term Oral Antithrombotic Treatment in Patients with Atrial Fibrillation) est un programme international ayant inclus des patients pour qui une fibrillation atriale avait été récemment diagnostiquée (<3 mois à partir de l’apparition de l’arythmie).
Principales limitations
Les sujets étant recrutés à partir d’un CHA2DS2-VASc ≥1, les résultats sont restrictifs à cette population.
Financement
Étude financée par Boehringer Ingelheim.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé