Faut-il s’intéresser à la migraine et aux douleurs neuropathiques chez les patients souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique ?
- Mathieu S & al.
- J Clin Med
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude française montre que par rapport à la population générale, les individus souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) ont deux fois plus de risque de souffrir de migraine et entre trois et quatre fois plus de souffrir de douleurs neuropathiques. La prévalence de la migraine est globalement plus importante chez les patients qui ont un rhumatisme psoriasique, ceux traités par anti-TNF alpha, ainsi que chez chez ceux qui ont une polyarthrite rhumatoïde (PR) accompagnée d’un haut niveau d’inflammation. Quant à la prévalence des douleurs neuropathiques, elle est plus importante chez ceux qui souffrent de spondylarthrite ankylosante. Il est donc important de rechercher la présence de migraines et/ou de douleurs neuropathiques chez les patients souffrant de RIC.
Méthodologie
Cette étude a été menée au centre hospitalo-universitaire de Clermont-Ferrand, chez 499 sujets souffrant de RIC (238 avaient une polyarthrite rhumatoïde, 188 une spondylarthrite ankylosante, 72 un rhumatisme psoriasique et un patient n’a pu être classé). Les participants devaient répondre à des auto-questionnaires. La migraine était définie selon les critères de l’IHS (International Headache Society) et les douleurs neuropathiques à partir d’un score ≥3 sur le questionnaire DN4.
Principaux résultats
Parmi l’ensemble des sujets souffrant de rhumatisme psoriasique, 47% présentaient une maladie active.
- Au global, 34% des sujets ayant répondu aux questionnaires avaient des migraines. Cette prévalence était plus importante chez les patients souffrant de rhumatisme psoriasique. Quelques facteurs de risque ont été mis en évidence. Ainsi, quel que soit le type de RIC, les femmes avaient plus de 3 fois plus de risque de migraine que les hommes. Le traitement par anti-TNF, l’anxiété et le jeune âge étaient également des facteurs associés au risque de migraine sur l’ensemble de la cohorte mais dans une moindre mesure que le sexe féminin (respectivement OR 1,13 [1,04-1,23], 1,90 [1,13-3,25] et 0,97 [0,95-0,99]).
- 21,5% des individus souffrant de RIC présentaient des douleurs neuropathiques. L’intensité de celles-ci était modérée. La prévalence des douleurs neuropathiques était plus importante chez les individus qui souffraient de spondylarthrite ankylosante (26,7%) que chez ceux qui souffraient de rhumatisme psoriasique (19,4%) ou de PR (17,6%).
Les individus qui souffraient à la fois de migraine et de douleurs neuropathiques étaient plus susceptibles d’avoir une maladie active que ceux qui ne présentaient ni migraine, ni douleur neuropathique ou seulement l’une de ces deux caractéristiques.
Une comparaison de la cohorte à la population générale a mis en évidence que les sujets souffrant de RIC avaient deux fois plus de risque de migraine (OR 1,91 å1,57-2,32]) et entre 3 et 4 fois plus de risque de douleurs neuropathiques (OR 3,71 [2,97-4,62]).
Limitations
Cette cohorte de sujets souffrant de RIC n’est pas représentative de l’ensemble des patients souffrant de RIC. Notamment, nombreux participants de l’étude avaient une maladie bien contrôlée, une maladie faiblement active et un faible niveau de CRP.
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