Faut-il rembourser la chirurgie bariatrique en cas de diabète de type 2 avec obésité modérée ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
La chirurgie bariatrique est remboursée pour les patients en situation d’obésité sévère ou massive, trois techniques pouvant être utilisées : l’anneau périgastrique ajustable (LAGB), la gastrectomie longitudinale (SG) et le court-circuit gastrojéjunal de Roux-en-Y (RYGB). Chez les patients éligibles souffrant en plus d’un diabète de type 2 (DT2), des effets favorables sur la régulation du métabolisme glucidique ont été observés après l’opération : on parle dans ce cas de chirurgie métabolique.
Sachant que 41% des personnes ayant un DT2 souffrent également d’obésité, la Haute autorité de santé (HAS) a évalué l’intérêt potentiel d’étendre le remboursement de la chirurgie métabolique aux diabétiques de type 2 ne souffrant que d’une obésité modérée (IMC de 30 à 35 kg/m2) ou d’un surpoids (IMC de 25 à 30 kg/m2).
Une balance bénéfice/risque favorable en cas de DT2 avec obésité modérée
D’après les études et méta-analyses disponibles, chez les patients DT2 en situation d’obésité modérée (grade I) :
- Sur le plan des bénéfices : une rémission du diabète est observée dans 30 à 40% des cas trois ans après la chirurgie, ce qui représente un minimum de 2 à 3 fois plus de chance de présenter une rémission qu’avec une prise en charge médicale classique.
- Sur le plan des risques : les effets indésirables semblent similaires à ceux de la chirurgie pratiquée chez des patients souffrant d’obésité plus sévère (grade II et III), mais les données restent très limitées.
Un traitement de dernier recours
Après évaluation, la HAS est favorable au remboursement de la chirurgie métabolique pour certains patients diabétiques de type 2 avec une obésité modérée, à condition que :
- Cette intervention soit une option de dernier recours pour les patients dont le diabète n’est pas contrôlé malgré une prise en charge médicale, notamment diabétologique et nutritionnelle, incluant une activité physique adaptée bien conduite, selon les recommandations de bonne pratique de la HAS actuelles, pendant au moins douze mois ;
- La décision soit prise après une réunion pluridisciplinaire incluant un diabétologue et après avoir informé et impliqué le médecin traitant dans le parcours du patient ;
- La décision soit partagée avec le patient, après une information complète sur la technique pratiquée, les avantages et inconvénients, les impacts et risques de complications, le caractère impératif d’un suivi médical à vie, la nécessité d’un soutien psychologique, d’une éducation thérapeutique et d’une adaptation du comportement alimentaire, sachant que la supplémentation combinant vitamines, minéraux et oligo-éléments n’est pas remboursée aux dosages nécessaires post-intervention.
Concernant les patients n’ayant qu’un surpoids, trop peu de données sont disponibles pour estimer une balance bénéfice/risque et donc pour pouvoir leur proposer la chirurgie métabolique dans le cadre des soins courants.
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