Faut-il rechercher l’anxiété et la dépression chez les sujets ayant fait un IDM sans obstruction coronarienne significative ?
- Daniel M & al.
- Am J Med
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
Les résultats de cette première étude sur la santé mentale des sujets qui présentent un infarctus du myocarde (IDM) sans obstruction significative, montrent que la prévalence de l’anxiété et de la dépression serait similaire à celle de patients souffrant de coronaropathie et supérieure à celles de sujets témoins. Les auteurs mettent en avant que les individus qui ont un IDM sans obstruction significative devraient tout de même bénéficier d’un programme de réhabilitation cardiaque au même titre que ceux qui ont une coronaropathie. Par ailleurs, les résultats montrent que l’IDM sans obstruction significative concerne plus souvent les femmes que les hommes, ce qui pourrait laisser suggérer à impact hormonal.
Pourquoi est-ce important ?
Environ 6% des sujets qui font un IDM ne présentent pas d’obstruction significative des coronaires. Le syndrome takotsubo, qui survient après un stress émotionnel ou physique intense en est probablement la cause la plus courante. D’ailleurs, il a été identifié à travers une étude, de façon certaine chez 25% des sujets présentant un IDM sans obstruction significative, et de façon probable chez 19%.
L’anxiété et la dépression sont des symptômes couramment retrouvés chez les sujets qui ont des coronaropathies. Mais en dépit de leur prévalence (10-60% selon les méthodes d’évaluation), ces symptômes sont souvent négligés et insuffisamment pris en charge. Dans les études portant sur des sujets post-IDM la dépression est par ailleurs plus souvent étudiée que l’anxiété.
Principaux résultats
Cette étude cas-témoins a été menée entre 2007 et 2011 et au total 99 sujets présentant un IDM sans obstruction significative des coronaires ont été inclus et appariés en âge et genre à un groupe contrôle. Tous ont réalisé une évaluation trois mois après l’épisode aigu d’IDM, de la dépression selon l’inventaire de Beck et de l’anxiété et de la dépression sur l’échelle HADS (Hospital anxiety and depression scale). L’âge moyen des patients inclus était de 58 ans, la majorité était des femmes (73%), un sujet sur cinq avait un antécédent de trouble psychiatrique (anxiété, dépression, trouble du sommeil, trouble bipolaire, phobie sociale, déficit de l’attention, syndrome de fatigue chronique) et plus de la moitié rapportait un trouble physique et/ou émotionnel dans la semaine précédant leur admission.
Les patients ayant un IDM sans obstruction significative présentaient plus fréquemment une dépression (échelle de Beck) que les sujets contrôles (35% vs 9%, p=0,006). Cette prévalence était similaire à celle retrouvée chez les sujets chez qui une coronaropathie avait été diagnostiquée (30%, p=0,954).
L’évaluation de la dépression par l’échelle HADS-D a conduit à des résultats assez similaires, avec une prévalence de la dépression supérieure chez les sujets ayant un IDM sans obstruction significative par rapport aux sujets témoins (17% vs 4%, p=0,003), mais équivalente à celle de sujets souffrant de coronaropathie.
La prévalence de l’anxiété (échelle HADS-A) était plus importante chez les patients ayant un IDM sans obstruction significative par rapport au groupe contrôle (27% vs 9%, p=0,002) et similaire par rapport aux sujets ayant une coronaropathie (21%, p=0,409). Les patients ayant un IDM sans obstruction significative et un syndrome de takotsubo avaient un score HADS-A supérieur aux autres (p=0,028).
Principales limitations
Cette étude a été réalisée à partir d’une seule mesure trois mois après l’événement aigu.
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