Faut-il maintenir l’obligation vaccinale anti-COVID des soignants ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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Sur demande du ministre chargé de la Santé, la Haute autorité de santé (HAS) a réexaminé son avis du 15 juillet 2021 concernant l’obligation vaccinale pour les soignants.

Un avis favorable au maintien de cette obligation

La HAS vient de rendre un avis favorable au maintien de l’obligation de vaccination anti-COVID-19 des personnels exerçant dans les établissements de santé et médico-sociaux. Son avis repose notamment sur :

  • La situation épidémique actuelle marquée par une septième vague due au sous-lignage BA.5 du variant Omicron ;
  • La disponibilité de vaccins sûrs et efficaces face au variant Omicron après une première dose de rappel.

Une vaccination qui limite la diffusion de l’épidémie

S’il est admis que la vaccination est efficace pour éviter le développement de formes sévères, elle permet également de limiter la diffusion de l’épidémie, même si le niveau d’efficacité sur les infections symptomatiques est plus faible. Ainsi, les dernières données (certes encore très limitées en contexte Omicron) montrent qu’avec les vaccins à ARNm, la dose de rappel apporte un regain de protection contre les infections.

Concernant la protection vaccinale contre les infections symptomatiques, elle se situe entre 45% et 55% dans les 3 mois suivant l’injection, puis elle s’érode de façon importante avec le temps, en particulier chez les personnes les plus âgées. L’efficacité contre les infections symptomatiques après 3 mois n’est pas bien connue mais il semble probable qu’une efficacité résiduelle persiste à plus long terme.

Concernant la protection contre les formes sévères, elle se situe autour de 80% dans les 3 mois suivant l’injection puis se maintient à des niveaux élevés : entre 52 et 78 % jusqu’à 6 mois. Cependant, cette protection s’érode plus vite chez les 80 ans et plus.

D’après des données préliminaires du Royaume-Uni, il semblerait que l’efficacité vaccinale sur les variants BA.4 et BA.5 soit comparable à celle observée précédemment vis-à-vis des variants BA.1 et BA.2. 

Un rapport bénéfice-risque favorable

Les données de surveillance des vaccins rapportent une survenue d’effets indésirables graves extrêmement faible, avec un profil de tolérance similaire après dose de rappel ou après primovaccination, sachant que 30,5 millions de doses de rappel ont déjà été administrées.

En conclusion, la HAS considère que les nouvelles données ne sont pas de nature à remettre en cause l’obligation vaccinale des personnes ayant des contacts fréquents et rapprochés avec des personnes vulnérables, afin de les protéger.