Faut-il maintenir le paracétamol en première ligne de traitement des arthroses ?
- Leopoldino AO & al.
- Cochrane Database Syst Rev
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Selon la revue et méta-analyse consacrée à l’effet du paracétamol dans l’arthrose du genou ou de la hanche, aucun bénéfice de l’antalgique ne peut être observé sur les paramètres de douleur et de fonction physique par rapport au placebo. Parallèlement, aucun effet indésirable (EI) supplémentaire n’était à craindre, ni aucun sur-risque d’EI graves, d’arrêt de traitement pour EI ou de marqueurs hépatiques anormaux, même si les données étaient plus incertaines pour ces trois derniers paramètres (large intervalle de confiance). Les auteurs questionnent la pertinence de maintenir l’antalgique en première ligne de traitement des coxarthroses et gonarthroses dans les recommandations.
Méthodologie
La revue a intégré toutes les études cliniques randomisées publiées avant octobre 2017, consacrées à la comparaison du paracétamol (quelles que soient la dose et la voie d’administration) versus placebo, dans lesquelles l'intensité de la douleur, la fonction physique, la qualité de vie ainsi que la tolérance ont été évaluées. Concernant les deux premiers critères d’évaluation, la significativité clinique minimale était fixée a priori à 9, ces échelles étant scorées de 0 à 100.
Parmi les 124 publications identifiées et éligibles, 9 ont pu être incluses dans l’analyse (relatives à 10 études, dont 6 financées par l’industrie pharmaceutique), regroupant 3.541 participants.
Principaux résultats
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Les études incluses avaient un suivi compris entre 1 et 24 semaines. Le paracétamol était toujours administré oralement avec des posologies variant entre 1,95 et 4g/jour.
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Après 3 semaines à 3 mois de suivi, les patients sous paracétamol présentaient une réduction supplémentaire du score de douleur de 3 points de pourcentage en valeur absolue [1-5 points] et 5 points en valeur relative [2-8 points] par rapport à ceux sous placebo (soit -26 vs -23 points). Concernant le score de fonction physique, le paracétamol apportait une amélioration absolue supplémentaire de 3 points de pourcentage [1-5 points] et une amélioration relative de 5 points [2-9 points] (soit 15 vs 12 points).
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Concernant la tolérance, l'incidence des EI était comparable dans les deux groupes (325 vs 328 pour 1.000 dans les groupes paracétamol et placebo respectivement soit un risque relatif de 1,01 [0,92-1,11]). Les données étaient moins probantes concernant le risque d’EI graves, d’arrêt de traitement lié aux EI ou les anomalies des tests de la fonction hépatique car le nombre des évènements était faible est les intervalles de confiance larges : leur incidence respective était de 11 vs 16 /1.000 (RR 1,36 [0,73 -2,53]), 65 vs 77/1.000 (RR 1,19 [0,91-1,55]) et 70 vs 18/1.000 (RR 3,79 [1,94-7,39]) dans les groupes paracétamol vs placebo.
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Les analyses de sous-groupes n’ont pas permis d’observer une différence en termes de douleur et de fonction physique selon la dose de paracétamol utilisée (<3,0 g/j vs 3,9 g/j).
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